Réchauffement  :  un coût pour les infrastructures

transports Le changement climatique aura des conséquences en termes économiques. C'est ce que démontre l'étude que vient de rendre publique la Mission climat de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Les experts de la CDC se sont en effet penchés sur les « risques que pose le changement climatique pour les infrastructures de transports en France ». Et leurs conclusions sont éloquentes.L'enquête relève que routes, autoroutes, voies ferrées, tunnels, ponts, ports, canaux fluviaux, trafic aérien seront fortement affectés par l'élévation des températures induite par l'accumulation des gaz à effet de serre. « Le changement climatique se traduira par des conséquences physiques sur les infrastructures en tant que telles, en influencera leur mode d'utilisation, d'exploitation et de gestion », prévient-elle. Tout en rappelant ce que représente l'ensemble de ces infrastructures. Le transport routier, ce sont en effet plus d'un million de kilomètres de voies, 87 % du trafic passager et 88 % du fret marchandise. Le transport ferroviaire, ce sont encore 29.213 km de voies ferrées auxquels s'ajoutent 5.440 km de canaux fluviaux ainsi que plus de 150 terrains d'aviation.En se basant sur un scénario climatique accusant une élévation entre 3 et 3,5 degrés de la température moyenne à partir de 2070, l'étude commence par expliquer que ce réchauffement se traduira concrètement par une recrudescence des tempêtes, un rythme accéléré des cycles gel-dégel en hiver, une fréquence et un allongement des périodes caniculaires en été, une hausse du nombre des tempêtes de vents, etc.Au niveau du réseau ferroviaire, l'ensemble de ces phénomènes « peut provoquer une dilatation ou une déformation des rails, entraînant des mouvements de voies », et la baisse de l'humidité générale risque d'entraîner une déstabilisation des soubassements. L'ensemble de ces aléas se traduisant par des besoins accrus d'entretien mais également des baisses de vitesse d'exploitation ou encore des interruptions de service. L'exemple de 2003La canicule de 2003 a fourni un bon exemple des dommages potentiels du réchauffement climatique. Du simple fait de la dilatation et de la déformation des voies, la SNCF « a enregistré une réduction de la régularité de ses trains de 10 points à 77 % contre 85 % pour la même période de 2001 et 2002 », relève l'étude.Le réseau routier subira tout autant l'impact du réchauffement. « L'évolution de la température moyenne peut entraîner des phénomènes physiques tels que la dégradation de l'asphalte, la détérioration des fondations routières liée à la réduction de l'humidité du sol ainsi que des dommages accrus provoqués par des feux sauvages. » Toutes ces difficultés entraîneront des réductions de la vitesse moyenne du trafic, une détérioration accélérée des fondations routières, une accélération dans la formation des ornières et fissures. Sans parler des conséquences de la détérioration des voies sur l'état général des automobiles qui les empruntent.Les voies navigables n'échapperont pas non plus au réchauffement, notamment les canaux fluviaux qui risquent « de connaître une baisse de leur apport en eau » et, par conséquent, « une multiplication des situations conflictuelles » liées aux différents partages de cette ressource vitale.
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