Créer un comité pour mieux gérer les risques

Si la gestion des risques monte en puissance dans les entreprises, l'organisation interne reste à perfectionner. Plus de la moitié des sociétés (52,4 %) ne disposent pas en France d'un comité dédié au risk management de l'entreprise (« Enterprise Risk Management »), selon une enquête de l'assureur mutualiste spécialiste des risques industriels FM Global, réalisée début 2009 par TNS Sofres, qui vient seulement d'être rendue publique (*). « Les directeurs financiers disent qu'ils peuvent travailler encore mieux avec les risk managers », observe Alex Tadmoury, directeur général Europe du Sud de FM Global en France. De fait, la généralisation d'un comité dédié au risk management de l'entreprise permettrait de formaliser et de faciliter leur collaboration : alors que le directeur financier se penche plutôt sur la cartographie des risques et le niveau de tolérance, le risk manager se focalise, lui, sur la prévention et la gestion des programmes d'assurance.Pourtant, seule une légère majorité (55,1 %) des sociétés ayant mis en place un programme de risk management a créé un tel comité. Celui-ci est alors présidé, le plus souvent, par un membre du conseil d'administration (57,3 %). Cela permet d'avoir de meilleurs échanges et de mieux faire remonter l'information aux dirigeants de la société. « Cette intégration des risk managers dans les comités dédiés à l'Enterprise Risk Management est sûrement la prochaine étape », estime Alex Tadmoury.« trois grands défis »Car dans nos économies globalisées, un tel comité va s'avérer précieux. « Les trois grands défis que sont la délocalisation, l'externalisation et les catastrophes naturelles sont des sujets opérationnels où les risques sont très importants », estime cet expert. Ainsi au cours des prochaines années, le poids économique de l'Asie, de l'Europe de l'Est et de l'Amérique latine va continuer de s'affirmer. Avec la future reprise économique, les opérations d'acquisition ou de fusion repartiront de plus belle. Or les catastrophes naturelles restent le talon d'Achille dans la gestion des risques. Près d'un directeur financier sur trois (28 %) se déclare mal, voire très mal préparé contre un ouragan, un séisme, une inondation, etc. Savent-ils cependant que les sept provinces de Chine sont exposées aux typhons ? Que la région de Hong Kong est aussi une zone inondable. « En matière d'inondation, un bon plan d'urgence peut réduire le coût du sinistre par trois pour une entreprise », constate-t-il.Avant de s'implanter dans une zone géographique, une société doit prévoir une véritable politique de prévention et de gestion des risques. Les codes de protection physique s'y avèrent peu développés. « Nous passons beaucoup de temps dans ces pays émergents pour travailler avec les institutions nationales afin que ces codes soient basés sur des standards internationaux », explique Alex Tadmoury. La formation des équipes locales doit être aussi l'une des priorités des entreprises afin de favoriser la prise de conscience sur la prévention des risques. Il est essentiel, par conséquent, que le risk manager soit davantage associé par l'équipe dirigeante au choix des nouveaux sites. Frédéric Hastings (*) Enquête réalisée du 9 janvier au 6 février 2009 auprès de 57 directeurs financiers d'entreprises françaises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 300 millions d'euros.
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