Les banques françaises moins exposées au Portugal qu'à l'Irlande

Les difficultés du Portugal n'ébranlent pas les banques françaises. Quelques jours après le sauvetage de l'Irlande, tous les yeux se tournent vers le Portugal sur qui les craintes d'un défaut de paiement grandissent de jour en jour. Mais pour les banquiers hexagonaux, le risque reste limité. Au total, l'ensemble des banques françaises comptent 41,9 milliards d'euros de créances auprès des « agents » portugais tels que les particuliers, les entreprises et bien entendu l'État. Un montant plus faible que celui concernant l'Irlande (50 milliards) ou même la Grèce (53 milliards).Les dettes souveraines, qui peuvent paraître élevées dans l'absolu, restent en réalité assez faibles. « Comme pour la Grèce, notre présence au Portugal est limitée par rapport à la taille du groupe », explique une porte-parole de BNP Paribas, qui est la banque française la plus exposée. Elle recense 2,5 milliards d'euros de créances auprès de l'État portugais, soit 0,2% de ses engagements. Par comparaison, son exposition à la dette publique grecque s'élève à 5 milliards. Le poids des dettes souveraines des autres groupes hexagonaux est très inférieur : Crédit Agricolegricole (1,47 milliard), Banque Populaire Caisse d'Épargne (BPCE, 456 millions dont 234 millions pour sa filiale Natixis), et la Société Généralecute; Générale (404 millions d'euros). Risque sur l'EspagneLe reste des engagements concernent les créances à l'égard des agents privés : les prêts aux entreprises et aux particuliers, comme dans le crédit à la consommation. Ces montants demeurent modérés lorsqu'on les rapporte à la taille des banques françaises. Seul le Crédit Agricolegricole dispose d'une présence non négligeable au Portugal. La banque verte détient 23,9 % (directement et indirectement) du capital de la troisième banque du pays Banco Espirito Santo (BES). Elle a développé avec elle des filiales d'assurances-vie et dommages il y quatre ans. Sa participation lui a valu de remettre au pot à hauteur de 250 millions d'euros pour financer l'augmentation de capital du BES. Le secteur bancaire portugais est toutefois moins fragilisé que le secteur irlandais qui souffre des excès de la spéculation immobilière (lire ci-dessous). La situation pourrait en revanche être bien plus tendue si l'Espagne connaissait des difficultés, car le montant global des dettes détenues par les banques françaises s'élève à 162 milliards d'euros, soit quatre fois plus que pour le Portugal. Sur ce total, les seules dettes souveraines souscrites par les quatre premières banques françaises restent là encore limitées. Elles ne s'élèvent par exemple qu'à 3 milliards d'euros pour BNP Paribas.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.