Neuf ans après avoir pris le contrôle de la Samaritaine, LVMH est désormais seul maître à bord. Le groupe français vient de conclure un accord avec la Fondation Cognacq-Jay pour reprendre les 40,1 % qu'elle détenait au sein de Société Samaritaine. Le montant de la transaction n'a pas encore été dévoilé. « Sa conclusion ne modifie en rien le calendrier de la rénovation des bâtiments » de l'ancien grand magasin, précise la porte-parole de LVMH.Toutefois, ce rachat marque une étape importante dans l'histoire de la Société Samaritaine. Jusqu'à son rachat en 2001, l'enseigne, née en 1870 sur les bords de la Seine à Paris, était détenue par la Fondation Cognacq-Jay, montée par ses deux fondateurs, Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay. Après avoir fait fortune, le couple sans enfant avait logé leur patrimoine dans cette association. À charge pour elle de financer des oeuvres pour la protection des plus vulnérables. La Samaritaine était dès lors une sorte de pionnier du commerce équitable. Avec la cession des 40,1 % de la Fondation Cognacq-Jay au géant du luxe, ce temps-là est révolu.Ouverture fin 2013S'ouvre maintenant la dernière ligne droite avant une réouverture des bâtiments du grand magasin de la rue de Rivoli, fermés depuis cinq ans par LVMH. En juin, le groupe a dévoilé la nature de son projet réalisé avec le cabinet d'architecture japonais Sanaa. Son projet a exigé une révision du plan local d'urbanisme par le Conseil de Paris. Car LVMH ne rouvrira pas un grand magasin, mais créera un ensemble commercial d'un nouveau genre.Il comprendra un hôtel de 14.000 m2, avec vue sur la Seine et une galerie marchande (23.000 m2) côté rue de Rivoli. Et, à la demande de la Ville de Paris, les anciens bâtiments de la Samaritaine disposeront de logements sociaux (7.000 m2) et d'une crèche de 60 berceaux. L'ensemble ouvrira fin 2013. Le permis de construire sera déposé au deuxième trimestre 2011. D'ici là, LVMH fera oeuvre de pédagogie : il annonce qu'il ouvrira un espace d'exposition pour présenter l'ensemble de son projet au grand public.Juliette Garnie

latribune.fr

25 Nov 2010, 23:21

Partager :