Quand on vise la Ligue des champions, la qualification pour la « petite » Ligue Europa paraît presque dérisoire. Cependant, l'enjeu ne sera pas minimisé ce soir entre Marseille et Bordeaux. La Coupe de la Ligue que se disputent les deux clubs dans un Stade de France archicomble à partir de 20 h 50 sera bien davantage qu'un trophée dont certains veulent la suppression. Pour l'OM, c'est une question d'histoire. Il s'agit de se défaire de cette étiquette de loser que les Phocéens portent sur le maillot depuis dix-sept ans et leur dernière conquête, la Coupe des clubs champions en 1993. Didier Deschamps fait la liaison avec cette époque glorieuse. Il est le dernier capitaine marseillais à avoir touché la fraîcheur métallique d'une coupe ; il sera peut-être l'entraîneur qui va ramener l'ivresse d'une victoire sur le Vieux Port. Deux succès en trois éditionsEn face, Bordeaux, tenant du titre, dont la Coupe de la Ligue est presque le pain quotidien, avec deux succès lors des trois dernières éditions. Ce rendez-vous dionysien étrangle les Girondins, qui disputent mardi prochain leur quart de finale aller de Ligue des champions contre Lyon. « Ce match tombe mal », concède l'entraîneur bordelais Laurent Blanc. Mais pas question, jure-t-on du côté du Haillan, de laisser tomber cette finale pour préparer un rendez-vous européen qui occupe déjà les têtes. À grand coup d'intox, Bordeaux met la pression sur son adversaire pour mieux cacher une puissance que le printemps fait rejaillir. « Marseille a plus à perdre que nous, balance Marouane Chamakh. Si on passe à côté pour notre troisième finale, je pense que ça ne va pas nous mettre un coup au moral. Marseille, peut-être un peu plus. Et le fait de passer encore une fois à côté, ça pourrait leur faire mal. » Régler les comptes de la saisonEn filigrane de cette affiche « glamour », la lutte pour le titre de champion de France. Bordeaux est leader de L1, Marseille pointe à 3 points. Gagner ce soir équivaudra à un coup de massue psychologique sur la tête de son adversaire à neuf étapes du verdict. Les deux confrontations entre Bordeaux et Marseille en championnat ont accouché de deux matchs nuls (0-0 et 1-1). Cette « belle » est l'occasion de régler les comptes de la saison entre les deux clubs. Marseille voudra, on l'a dit, solder son passé et devenir « une génération de vainqueurs », comme en rêve José Anigo, son emblématique directeur sportif. L'OM, victorieux de Lyon (2-1) la semaine passée, et Bordeaux, en forme ascendante après son succès sur Lille (3-1), affichent tous les deux une belle santé. Très contestée, cette Coupe de la Ligue ne pouvait rêver meilleur avocat que ce choc de titans.

latribune.fr

27 Mars 2010, 0:29

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