Lactalis passe en force pour avaler l'italien Parmalat

Le coup était osé. Lactalis a lancé ce mardi une offre publique d'achat de 3,4 milliards d'euros sur l'italien Parmalat, à quelques heures à peine du sommet à Rome entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi. Le président français n'a été mis devant le fait accompli qu'à 8 h 30, Lactalis ne voulant pas risquer, en le prévenant la veille, qu'on lui demande de différer son offensive. Le groupe de Mayenne prend ainsi de court la caisse des dépôts italienne, chargée d'organiser la riposte face à la montée de Lactalis à hauteur de 29 % du capital de Parmalat. Et ce, après l'abandon des deux chevaliers blancs Ferrero et Granarolo. « Il fallait aller très vite pour éviter une contre-offensive financière », explique un proche du groupe.Malgré ce coup de force, la réaction du chef de l'État italien a été bien moins virile que ses dernières prises de position ne le laissaient prévoir. Silvio Berlusconi a préféré arrondir les angles en considérant l'OPA comme « non hostile » et a évoqué le souhait « d'arriver à créer de grands groupes transnationaux. » Lactalis a, de son côté, laissé ouvertes toutes les portes permettant une sortie honorable des Italiens. Les actionnaires locaux comme la banque Intesa ou demain la caisse des dépôts semblent désormais les bienvenus au capital du futur groupe. Le siège de Parme serait demain le centre du nouveau pôle laitier du groupe, dirigé par un management italien qui fera son entrée au comité exécutif. Seule une contre-offensive de la caisse des dépôts est encore envisageable mais elle devient nettement moins probable car ce ne sont plus 3 mais 5 milliards d'euros qu'elle devrait aligner. L'action Parmalat a bondi de plus de 11 % ce mardi. Reste aux actionnaires de décider ou non d'apporter leurs actions à Lactalis. Plus de 20 % de primeLes analystes sont confiants. « Avec 21 % de prime, le cours est celui de 2007 et il faudrait attendre plus d'un an pour retrouver un tel niveau », analyse-t-on chez CM-CIC Securities. « Face au vrai projet industriel, l'émotionnel devrait repasser au second plan », estime Eric Mestre chez Accenture. Si l'opération réussit, Lactalis dépassera les 10 milliards d'euros réalisés par Danone dans les produits laitiers. De quoi envisager d'autres rachats, notamment dans les pays émergents. Coté en Bourse, Parmalat pourra même servir de véhicule de placement pour financer de futurs développements.
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