Interrogations autour des mines du groupe

Que faire des mines d'uranium d'Areva?? Faut-il les fusionner avec celles du producteur de nickel et de manganèse Eramet?? Et/ou ouvrir et augmenter le capital de la division?? Sur le premier sujet, la volonté de l'Élysée est sans équivoque. « Il faut à la France un pôle minier digne de ce nom », martèle-t-on de source proche de la présidence.De fait, la France ne compte que deux acteurs dans ce secteur industriel, véritables lilliputiens face aux géants mondiaux ayant émergé ces dernières années. De l'avis général, le tournant des métaux de base a été raté, de manière irréversible. Mais celui des métaux stratégiques, comme ces terres rares dont la Chine contrôle l'essentiel de la production, peut encore être pris. Chez Eramet, on se montre toutefois opposé à un rapprochement. Patrick Buffet, PDG du minier, ne manque jamais de souligner que les deux groupes n'ont « ni les mêmes clients ni les mêmes débouchés ». Côté Areva, cette option a les faveurs du patron de l'activité minière, mais Anne Lauvergeon semble plus réservée. Pour celle-ci, les 26 % détenus par son groupe dans Eramet, dont la vente au FSI n'a pas abouti, sont « soit trop, soit pas assez ».Peut-être moins complexe, la question de l'ouverture de capital de l'activité minière d'Areva à ses clients semble la plus susceptible d'aboutir à court terme. Évoquée par le rapport Roussely, cette idée a été reprise par le gouvernement, qui vient de lancer un appel d'offres pour choisir une banque destinée à plancher sur la question. Selon certainessources, l'augmentation de capital prévue pour les fonds du Qatar, du Koweït et Mitsubishi, semblerait en effet sous-dimensionnée pour couvrir les besoins d'investissement croissants du groupe. Car l'activité minière est très gourmande en capitaux. En 2007, Areva a acquis pour 1,8 milliard d'euros la société Uramin et ses trois gisements. Pour développer un seul d'entre eux, en Namibie, le groupe devra investir 800 millions d'euros. Pour sa mine d'Imouraren au Niger, où ses employés ont été enlevés, les investissements prévus s'élèvent à 1,2 milliard. M.-C. L. et O. H.
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