« La France est attractive pour la recherche »

Éric cornuT, prÉsident pharma europe de novartisVous avez assisté hier au Comité stratégique des industries de santé. Qu'en retenez-vous ?Nous sommes satisfaits du sens des débats et espérons que les engagements s'inscriront dans la durée, car la recherche médicale est un procédé de longue haleine. Nous annonçons aujourd'hui l'implantation à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) d'une plate-forme de recherche en cancérologie qui coordonnera les essais cliniques et précliniques à partir de médicaments biotech pour toute l'Europe ? jusqu'ici organisés depuis les États-Unis. Nous y investirons 20 millions d'euros avec la création de 50 postes de chercheurs dans les trois ans.Pourquoi la France ?Nous avons étudié d'autres pays mais la France a mis en place une série de mesures incitatives à la recherche en biotechnologie, notamment le crédit d'impôt-recherche. Nous avons aussi trouvé ici une attitude de dialogue avec les investisseurs via l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) au ministère de l'Économie. Enfin, le tissu scientifique et les ouvertures public-privé [Novartis a noué une quarantaine de partenariats en France avec des CHU et des instituts, Ndlr] nous semblent attrayants.Vous contribuez à hauteur de 5 millions d'euros au fonds biotech du FSI. N'est-ce pas trop peu ?C'est la première fois qu'un tel système de mutualisation de moyens est mis en place. Voyons d'abord s'il fonctionne, nous nous poserons ensuite la question d'y augmenter notre investissement.Novartis perdra en 2011 le brevet de l'anti-hypertenseur Diovan, qui représente 14 % des ventes. Êtes-vous prêts à y faire face ?Nous sommes en tout cas sur la bonne voie. Nos produits de moins de deux ans sont passés de 9 % des ventes de la branche pharmacie en 2008 à 16 % sur les neuf premiers mois de 2009 (3,3 milliards de dollars). Nous comptons particulièrement sur notre traitement anticancéreux Afinitor. Dans les génériques, notre filiale Sandoz se concentre sur les produits complexes, comme l'a montré l'acquisition de l'autrichien Ebewe en mai pour 1,2 milliard de dollars (génériques injectables).Vous employez 1.900 personnes en France, dont 700 visiteurs médicaux. Y aura-t-il un impact sur l'emploi ?La majorité de nos visiteurs médicaux présente nos nouveaux produits. Nous n'avons pas d'inquiétude majeure à ce sujet.Envisagez-vous une acquisition d'envergure ?Nous n'avons pas d'intérêt à réaliser une acquisition de grosse taille en pharmacie. À partir de janvier, nous aurons la possibilité d'exercer auprès de Nestlé notre option sur le leader mondial des produits ophtalmiques, Alcon [dont Novartis a acquis 25 % en 2008, Ndlr]. Une telle opération serait tout à fait dans notre logique de diversification dans la santé. Reste à considérer l'évolution des marchés boursiers et la réaction de Nestlé.Quand votre vaccin contre la grippe A (Focetria) sera-t-il disponible en France ? Que pensez-vous de la méfiance actuelle autour des vaccins ?Nous allons commencer les livraisons à partir de la fin octobre et jusque début 2010. Nous sommes encore dans une phase de « calibrage » de l'opinion. Les choses vont s'apaiser dans les semaines à venir.Propos recueillis par A. T.
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