Édition« La numérisation se présente comme un tsunami, elle déferle sur l'Europe », a averti hier le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand. Il présentait à la presse la nouvelle commission sur la numérisation des fonds patrimoniaux des bibliothèques. Il y a urgence pour le ministre : il donne tout juste un mois à cette commission présidée par Marc Tessier, ancien président de France Télévisions et DG de Video Futur, pour trouver une solution à l'épineux dossier d'un partenariat entre Google et la Bibliothèque nationale de France (BnF). Frédéric Mitterrand appelle la commission à « étudier l'opportunité et les modalités d'un éventuel accord pour numériser les fonds des bibliothèques, avec un opérateur priv頻 qu'il s'appelle Google, Microsoft ou Yahoo. Et à mieux en apprécier les risques et les avantages ». Il lui recommande cependant de prendre en compte « l'indépendance nationale » en matière culturelle et d'être « ferme sur des principes intangibles » comme le respect des droits d'auteur.Après que l'ancien président Jean-Noël Jeanneney a pris la tête, en 2005, d'une croisade contre les méthodes de numérisation du moteur de recherche qui se passe de toute autorisation préalable des éditeurs concernés, le débat est revenu en force cet été depuis que l'un des dirigeants de la BnF a confié dans nos colonnes que des discussions avaient lieu avec le géant du Net. « Il n'y a pas de discussions en ce moment avec Google, nous attendons les conclusions de la commission Tessier », nous a indiqué hier Bruno Racine, président de la BnF, en marge de la conférence de presse.« dépassionner le débat »Pour Frédéric Mitterrand, il faut « dépassionner le débat » et trouver au plus vite un terrain d'entente. D'autant, prévient la secrétaire d'État chargée de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, que si la France « ne discute pas avec les acteurs du numérique, d'autres le feront. Et on n'aura plus qu'à brader nos livres au Mont-de-Piété. Pour essayer de peser sur le système, il faut utiliser l'avantage de notre immense fonds de livres. Pour ça, il faut savoir sur quelle base négocier et c'est tout ce qu'on attend de la mission Tessier ». Une note d'étape doit être rendue le 24 novembre, avant le rapport définitif le 15 décembre. Quant au financement de la numérisation des bibliothèques publiques, le ministre n'a voulu avancer aucun montant. Selon lui, la commission sur le grand emprunt a prêté une oreille attentive au sujet. Sandrine Bajo

latribune.fr

29 Oct 2009, 14:05

Partager :