ArcelorMittal piégé par la demande molle des économies développées

Les résultats décevants de ses concurrents avaient préparé les esprits. ArcelorMittal a néanmoins douché les marchés avec des résultats moroses pour le troisième trimestre et des perspectives à l'avenant, reflétant la faiblesse de la demande d'acier dans les économies développées. Au troisième trimestre, le premier sidérurgiste mondial a vu son chiffre d'affaires (21 milliards de dollars) et son résultat opérationnel (1,1 milliard) se contracter respectivement de 3 % et de 54 % comparé au deuxième trimestre. « Nos performances se sont situées dans la fourchette basse de nos prévisions », a reconnu le PDG du groupe, Lakshmi Mittal. Ses objectifs pour la fin de l'année sont aussi en deçà des attentes. « La faiblesse de la demande devrait perdurer au quatrième trimestre de cette année », a déclaré le directeur financier, Aditya Mittal. Pour le trimestre en cours, ArcelorMittal prévoit ainsi que le taux d'utilisation de ses capacités devrait peu varier par rapport à celui du troisième, de 71 %, bien loin des 79 % enregistrés d'avril à fin juin dans un marché dopé par les restockages. Le groupe n'attend qu'une légère hausse de ses expéditions par rapport au troisième trimestre, pourtant marqué par un « ralentissement saisonnier », des prix de vente moyens et un excédent brut d'exploitation en baisse. Prix des matières premièresActuellement, les sidérurgistes souffrent de l'augmentation des prix de leurs matières premières, le minerai de fer et le charbon, tandis que la faiblesse de la demande les place en situation défavorable sur les négociations de prix. Alors que les effets du restockage post-crise et des plans de soutien gouvernementaux s'atténuent, la demande des entreprises et des consommateurs peine à prendre le relais. ArcelorMittal pâtit par ailleurs de sa faible présence dans les marchés émergents. La production du groupe représente environ un quart de l'acier produit en Europe, où le spectre de surcapacités ressurgit. Mais l'Asie, où le développement des infrastructures et les équipements en véhicules soutiennent le marché, a représenté quelque 10 % de ses ventes en volume en 2009. En Bourse, ArcelorMittal, qui s'est affaissé de près de 30 % depuis le début de l'année, a accusé la plus forte chute du CAC, plongeant de 5 %. O. H.
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