Immobilier : François Hollande a-t-il oublié les classes moyennes ?

Certes, le plan d\'urgence pour le logement annoncé par François Hollande a été salué quasi-unanimement par les professionnels du secteur du bâtiment et de l\'immobilier. Certains en gardent néanmoins un goût d\'inachevé : rien en effet sur l\'accession sociale à la propriété ou sur l\'accession à la location pour les classes moyennes. \"Les mesures concrètes de ce plan sont sur le logement social et l\'efficacité énergétique\", constate Alain Taravella, président d\'Altarea Cogedim. En fait \"ce qu\'il manque à ce plan, c\'est l\'urgence\", estime Alain Taravella.L\'élargissement du PTZ oubliéUn aménagement des aides à l\'accession sociale à la propriété avait pourtant été évoqué dans les discussions ministérielles. Ce, au regard de la crise et du niveau élevé des prix de l\'immobilier qui écartent un nombre important de primo-accédants. Les différents lobbys du bâtiment et du logement militaient ainsi ensemble pour que le champ d\'application du prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf soit élargi. Ce prêt s\'adresse, sous conditions de ressources, aux personnes souhaitant acquérir une première résidence principale. Pour l\'instant trop ciblé vers les plus bas revenus et parfois inefficace dans les zones tendues, ce PTZ, qui vient en complément pour rendre une opération d\'acquisition possible, aurait pu voir sa distribution davantage généralisée.Un coût nul à court terme pour l\'Etat Un élargissement du PTZ serait, selon le président de l\'Union des maisons françaises, Christian Louis-Victor, \"un moyen de permettre à l\'entrée des classes moyennes (entre 1850 et 3000 euros mensuels par foyer) d\'assumer financièrement leur accession à la propriété\". Il a ainsi demandé que \"l\'enveloppe budgétaire du prêt à taux zéro soit doublée à 1,6 milliard d\'euros\" pour que son impact soit significatif. Ceci aurait été possible car \"ce doublement n\'aurait rien coûté à l\'Etat à court terme puisque ce sont les banques qui font l\'avance de prêt à taux zéro et qu\'elles sont remboursées deux ans plus tard en crédit d\'impôt\", ajoute Christian Louis-Victor. Le chantier du logement intermédiaire L\'offre locative aux classes moyennes a en revanche été évoquée par le président de la République. Mais le chantier reste immense. François Hollande a en fait expliqué que le logement intermédiaire pourrait être soutenu par les investisseurs institutionnels, les assureurs-vie principalement. \"Une fiscalité appropriée pour que les investisseurs institutionnels puissent être massivement présents sur le logement intermédiaire\" est en discussion, a indiqué le chef de l\'Etat. Rien n\'est acté, d\'autant qu\'il n\'est pas encore dit que le rapport sur l\'épargne longue des députés Karine Berger et Dominique Lefebvre, qui sera publié le 2 avril, préconise d\'orienter une partie de l\'assurance vie vers le logement intermédiaire.Sortir de l\'idée du \"tous propriétaires\"Pour beaucoup, l\'arrivée de ces investisseurs dans le logement intermédiaire est nécessaire. \"Pour qu\'il y ait une demande de logements, il faut de l\'argent\", rappelle Alain Taravella. Or le chômage et les perspectives économiques moroses n\'incitent pas les ménages à investir. Les objectifs fixés en matière de transactions par le gouvernement pour 2013 ne seront pas atteints \"si on ne compte que sur les particuliers\", estime le président l\'Altarea Cogedim. \"Il faut que de nouvelles personnes viennent sur ce marché. Et les institutionnels sont aujourd\'hui les seuls intervenants qui ont de l\'argent et dont une petite part investie aurait un impact significatif sur l\'immobilier en France\", ajoute-t-il. Ils loueraient ensuite aux particuliers. \"Il faut sortir de l\'idée \"tous propriétaires\". Aujourd\'hui, il faut des logements pour les Français, et cela passe par une offre locative élargie\", poursuit Alain Taravella. \"La tendance ne s\'inversera que le jour ou des mesures concrètes seront prises sur le logement libre et le logement intermédiaire, si ce dernier est clairement défini, mais pour l\'instant, ce n\'est pas le cas\", conclut-il.Louer les surfaces vacantes existantesUne autre solution -aux effets encore plus immédiats- serait de \"mettre les surfaces vacantes existantes sur le marché, en les rendant tout de suite plus abordables\", propose Hervé Hatt, directeur général du courtier meilleurtaux.com. \"Il faut inciter les propriétaires à mettre en location tout de suite, mais sans mesures coercitives\", ajoute-t-il.  Mais rien en matière d\'incitation à la location du propriétaire (coup de pouce fiscal, fluidification des procédures d\'expulsions, garanties des locataires, ajout d\'un intermédiaire garant), ni en matière de coercition (taxe accrue sur la vacance, réquisitions), n\'a été annoncé jeudi par le chef de l\'Etat. Une partie des réponses à ces questions sera probablement inscrite dans le volet sur \"la garantie universelle des revenus locatifs\" de la loi cadre sur le logement et l\'urbanisme qui sera présentée par la ministre du Logement Cécile Duflot en juin.  >> Pour aller plus loinToutes nos annonces immobilièresLe prix au mètre carré dans votre rueNotre espace rénovatio
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