Le plein électrique entre 13 et 36 euros

Développer les véhicules électriques, soit, mais comment ? C'est aux multiples questions que soulève cette problématique que tente de répondre le Livre vert sur les infrastructures de recharge des véhicules électriques qu'a remis mercredi son auteur, le sénateur des Alpes-Maritimes, Louis Nègre, à la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.Le déploiement d'un tel chantier est primordial. Car bien qu'ayant de grandes qualités comme celle de n'être pas (ou peu) polluants, les véhicules électriques ont également un gros défaut : leur faible autonomie. Le déploiement d'infrastructures de recharge et leur dissémination sur l'ensemble du territoire, le respect de normes techniques afin d'assurer l'accessibilité de tous les véhicules aux stations de recharge, comptent parmi les données incontournables à respecter si on espère faire circuler correctement 2 millions de voitures électriques et hybrides rechargeables en 2020, comme le prévoit le plan national véhicules électriques adopté par le gouvernement en octobre 2009.Le Livre vert cible spécifiquement les collectivités locales qui « ont un rôle important à jouer dans le déploiement de l'infrastructure de recharge ». Il présente quelques évaluations permettant d'éclairer très concrètement l'ampleur de la tâche. Sur la base du plan national pour les véhicules décarbonés, « la pénétration des véhicules rechargeables dans le parc automobile devrait être de l'ordre de 1,2 % en 2015 et 5 % en 2020. Pour une agglomération de 500.000 habitants et un parc d'environ 275.000 véhicules, cela représente un parc de 3.300 véhicules rechargeables à l'horizon 2015 et environ 15.000 en 2020, dont il faudra satisfaire les besoins de recharge ». Facture saléeAutrement dit, combien de bornes de recharge faut-il installer pour satisfaire cette évolution ? « Pour les 25 plus grandes agglomérations de France, ces principes impliquent le déploiement de 7.000 points de charge ouverts au public en 2011 et 44.000 points de charge ouverts au public en 2014, dont 50 % sont destinés à la charge principale en espace public (en charge normale à 3 kVA) », répond le document. Les collectivités territoriales qui superviseront le déploiement de ces infrastructures auront également à s'inquiéter de leur coût. Et la facture sera salée. Le Livre vert rappelle en effet que l'ensemble des frais inhérents à l'installation d'une borne de recharge « normale », c'est-à-dire une borne qui implique un branchement d'environ 6 à 8 heures pour recharger une voiture électrique, coûte environ 4.000 euros pièce. Et jusqu'à 9.000 euros pour sa cousine qui permet le branchement simultané de 12 véhicules. Au total, « à l'échelle des 25 plus grandes agglomérations de France, cela implique un flux de coûts de l'ordre de 45 millions en 2011 et 300 millions en 2014 ». Et pour les automobilistes ? « Si les frais d'infrastructure de recharge devaient être supportés intégralement par le client final, il faudrait alors leur faire payer (pour chaque ?plein? de 25 kWh) des prix compris entre 13 euros pour une charge normale et 36 euros pour une borne de charge rapide, auxquels pourrait s'ajouter le coût de l'électricité estimé à environ 2 euros pour ce même plein ». Pour un trajet d'environ 100 km...
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