Victoire de Lagardère sur Guy Wyser-Pratte

Arnaud Lagardèrerave;re n'a finalement pas été déstabilisé à l'assemblée générale des actionnaires de son groupe où l'on annonçait un duel serré. Le cogérant de Lagardèrerave;re a vaincu mardi, lors d'une séance longue de trois heures, le financier Guy Wyser-Pratte. Ce dernier n'a réuni que 22 % des voix en faveur de son élection au conseil de surveillance, alors qu'il lui en fallait plus de 50 %. Sa résolution concernant l'assouplissement du statut de la commandite du groupe n'a réuni que 23,7 %. Un échec qui a déçu les investisseurs qui voulaient croire à un changement. Le titre a clôturé en baisse de 6 % à Paris. Arnaud Lagardèrerave;re a dû écouter patiemment les critiques du raider franco-américain sur sa stratégie « illisible » ; ses achats d'options pour « spéculer à la baisse sur l'action » ; son implication « insuffisante » due au fait qu'il « se passionne plus pour le sport que pour l'industrie »... Quant au conseil de surveillance, il « représente trop les intérêts des gérants, et pas vraiment les actionnaires ». Le raider s'est défendu d'être « un fonds vautour au passé douteux », fustigeant « les déclarations visant à me salir et me calomnier ». Beau joueur« C'est l'hôpital qui se moque de la charit頻, a répondu Arnaud Lagardèrerave;re. Il s'est dit « un peu effray頻 par les pratiques du raider, et a rappelé que ses sociétés étaient immatriculées dans des paradis fiscaux, dont la liste a été opportunément lue aux actionnaires. Mais l'héritier s'est montré beau joueur : il a laissé l'activiste s'exprimer à loisir, dit être prêt à le rencontrer et répondu posément à toutes ses questions, y compris les plus incongrues, comme la rémunération versée à Richard Gasquet (de 600.000 à 800.000 euros par an). Il a donc expliqué que son sport favori « n'est pas le tennis, mais la boxe », et qu'il passe « 80 % de son temps à Paris ». « Il n'y a aucune désinvolture : je respire et je vis pour cette entreprise. » Quant à Nicolas Sarkozy, « c'est une amitié personnelle, pas une amitié politique. Je n'ai pas de carte à l'UMP, ni dans aucun parti. Notre proximité avec le pouvoir n'existe pas. Depuis que Nicolas Sarkozy est président, aucune faveur n'a été faite au groupe, mais aucune défaveur non plus ». À défaut de critiquer frontalement Guy Wyser-Pratte, il s'est attaqué aux raiders qui utilisent « un vieux classique : déstabiliser le management, en disant qu'il est incompétent et n'a pas de stratégie ». Il a cité Time Warner, qui regrette aujourd'hui d'avoir cédé son activité d'édition à Lagardèrerave;re pour « donner des gages » à Carl Icahn, un raider qui était parvenu à « déstabiliser le management » d'un groupe dont le capital « n'était pas contrôl頻. « On remercie encore Carl Icahn », a ironisé le cogérant du groupe, qui a préconisé une attitude opposée : « Face à cela, il faut garder son sang-froid » et refuser de céder « à la dictature de l'immédiat, qui est probablement la plus destructrice de valeur pour l'actionnaire ». Il a demandé à ce que sa stratégie soit « jugée non à court terme, mais sur le moyen terme ». Quant au groupe, « c'était un conglomérat, mais ce ne l'est plus. C'est un groupe diversifié. Mais nous n'irons jamais dans la musique, l'affichage ou la télévision hertzienne ». Côté autocritique, il a juste admis avoir « déçu » les analystes financiers avec ses perspectives 2010. À la sortie, Guy Wyser-Pratte se disait « déçu », mais ajoutait vouloir garder ses 0,53 % du capital, et étudier une contestation des votes, dont certains - comme le sien - n'auraient pas été comptabilisés.
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