Les 5 moments clés d'un procès palpitant

Le jour où...Kerviel reçoit un précieux renfort Au 4e jour du procès, un témoin fait sensation. Benoît Taillieu a créé le desk Delta One où officiait Jérôme Kerviel, le quittant en 2006. Seul témoin « retiré du monde de la finance », il parle « en toute libert頻 : « à mon sens, les supérieurs directs de Kerviel cautionnaient ses prises de positions directionnelles, à risque, même si je ne pense pas qu'ils aient pu valider une position de 50 milliards ». Il indique avoir déclaré tout cela à la  banque, qui a dit être déjà au courant, mais s'est contentée de charger Kerviel. « C'était circulez, y'a rien à voir », grince l'ancien trader. Le jour où...La défense jette un pavé dans la mareAu 5e jour, Me Huc-Morel, avocat de Kerviel, diffuse une conversation téléphonique enregistrée le matin de l'annonce de la fraude, avant que le nom de Kerviel ne soit révélé. Pourtant, Guillaume Dolisi, trader chez BNP Paribas, a déjà compris les positions énormes dévoilées par l'agence Bloomberg étaient celles de Jérôme Kerviel, « parce qu'il ? spielait ? [jouait, Ndlr] beaucoup sur les futs [les ? futures ? ou contrats à terme, Ndlr] ». Il se demande à plusieurs reprises « comment la banque a pu laisser passer un truc pareil, avant de conclure, philosophe : « c'est souvent comme ça que ça se finit quand il y a des boss qui ne veulent pas trop regarder un truc, parce que ça gagne ». Le jour où...Kerviel échoue à charger ses collèguesAu 9e jour, Kerviel espère convaincre la cour que ses supérieurs « ne pouvaient pas ne pas voir » ses actes. Le premier, Eric Cordelle, est mis en difficulté sur la trésorerie de Kerviel, dont les mouvements erratiques auraient dû l'alerter. Mais si son manque de compétence transparaît, sa bonne foi ne semble pas vraiment en cause. « Kerviel a largement bafoué notre confiance », assène ensuite Martial Rouyère, son ancien N+2. « A aucun moment je n'ai soupçonné ses positions cachées », assure enfin Philippe Baboulin (N+4). Le jour où...Bouton solde les comptesAu 10e jour du procès, l'ancien PDG de la SocGen, Daniel Bouton, souligne que « ce n'est pas le métier d'une banque de jouer son destin sur une position spéculative ». Il précise avoir « compris très vite qu'il y avait eu des défaillances dans le contrôle, notamment de la part des supérieurs, autrement une telle fraude n'aurait pas pu arriver ». Il dénonce le « génie du mensonge » de Kerviel, mais reconnaît s'être « trop focalisé sur le risque de marché, et pas assez sur le risque de fraude ». Le jour où...Le juge tend une ultime percheAu soir de ce 10e jour, le président Dominique Pauthe interroge le témoin une dernière fois : « Qui êtes vous donc, M. Kerviel ? » Une « dernière perche » que Kerviel se refuse à saisir. « Dans le cadre du dossier ? Je suis quelqu'un qui a essayé de faire son travail le mieux possible dans l'intérêt de la banque », déclare Kerviel. Reprenant une litanie maintes fois entendue au cours du procès, mais qui ne semble pas avoir convaincu la cour. B. J.
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