Industriels et distributeurs main dans la main à Londres

Notre industrie représente 35 % du PIB mondial ! » C'est avec ce chiffre choc que Muhtar Kent, le PDG de Coca-Cola, et Lars Olofsson, celui de Carrefour, ont demandé aux membres du Consumer Goods Forum de s'engager pour la planète. Ils sont les deux nouveaux coprésidents de cette sorte de Davos de la grande consommation mondiale, qui s'est réuni à Londres la semaine dernière. Créé en 1953 par des distributeurs européens, ce forum regroupe 400 entreprises de 70 pays, de Pepsi à Suntory, de Wal-Mart à Aeon. Pour la première fois cette année, son board de 50 membres est à parité entre distributeurs et fabricants. « Nous allons pouvoir mieux collaborer ensemble », nous confie le PDG de Nestlé, Paul Bulcke. Car ici, point de sujet qui fâche. Aucune évocation des ventes qui stagnent ou des innovations présentées les années précédentes. « Parler d'innovation sous- entend des hausses de prix et ce n'est pas le moment », analyse un cadre de Danone. « On reste dans la stratosphère », ironise le président de Système U, Serge Papin. Dans les couloirs, tous continuent de discuter promotions, partenariats ou même de la tentative de plusieurs multinationales, dont Danone, Nestlé et Unilever, de faire pression sur Bruxelles pour limiter l'expansion des marques de distributeur. Mais dans les présentations publiques, le sujet dominant, très consensuel, est le développement durable. Le prince Charles lui-même est venu tirer la sonnette d'alarme devant un auditoire conquis. « L'exploitation commerciale des mers sera finie en 2050 si nous ne faisons rien », a-t-il prévenu. Puis, chacun y est allé de son engagement. Tesco sera zéro carbone en 2050. Le thé Lipton viendra de plantations certifiées Rainforest Alliance en 2015, etc. « Si nous demandons tous à l'Indonésie de certifier son huile de palme, elle n'aura plus le choix  », s'exclame Pierre-Alexandre Teulié, secrétaire général de Carrefour. Réseaux sociauxLa nouvelle influence des réseaux sociaux et le « consumérisme démocratique » faisaient aussi partie des préoccupations. Le patron d'Asda, filiale anglaise de Wal-Mart, a rappelé que 50 % de la population mondiale avait moins de 30 ans et que, parmi elle, 96 % avait déjà adhéré à Facebook, Twitter ou autre. Pepsi, qui en Angleterre via Facebook a demandé aux consommateurs de choisir le parfum de ses prochaines chips Walkers, a servi d'exemple. « Les gens ne croient plus à la publicité mais au bouche-à-oreille », a dit le PDG de PepsiCo Europe, Zein Abdalla. Enfin, une matinée entière a été consacrée aux pays émergents et la présidente de Better Life, un « petit » distributeur du Hunan, a laissé l'assistance sans voix en indiquant qu'elle venait de monter un centre commercial de 14 étages en sept mois et que son chiffre d'affaires, de 1,5 milliard de dollars en 2010, atteindrait 4,4 milliards en 2014. La relève est assurée ! n
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