Soldes : les grands magasins à Paris ne font plus courir en masse les "fashion victims"

A 8 heures pile ce mercredi matin, Sylvia Pinel a lancé les soldes d\'été. La nouvelle ministre de l\'Artisanat, du Commerce et du Tourisme a coupé le ruban rouge pour donner le coup d\'envoi des soldes d\'été aux Galeries Lafayette du boulevard Haussmann. A ses côtés, le PDG du groupe, Philippe Houzé, et son directeur général, Paul Dealoutre, affichaient le sourire des grands habitués de ce cérémonial sans surprise. Mais l\'inquiétude pourrait vite les gagner.\"C\'est un peu mou\"La foule sera-t-elle au rendez-vous cette année ? Rien n\'est moins sûr. A en croire les commerçants du boulevard, les fans de mode n\'était pas vraiment au rendez-vous ce mercredi 27 juin à l\'ouverture des portes des grands magasins. \"C\'est un peu mou, non ?\", observe le directeur général d\'une enseigne d\'habillement voisine venu \"faire un tour au Printemps pour prendre la température\". Le garçon de café de la terrasse d\'en face fait lui aussi un premier bilan. \"Franchement, cela ne valait pas la peine d\'ouvrir à 8 heures !\", confie-t-il.140.000 personnes attendues au Printemps HaussmannA 8 heures 30, le directeur du Printemps du boulevard Haussmann, Pierre Pellarey, juge, lui, que \"le magasin se remplit en flux continu\". L\'enseigne espère accueillir 140.000 personnes au cours de la première journée des soldes, soit quasiment deux fois plus qu\'un jour normal. Elle joue gros. \"Le chiffre d\'affaires réalisé le premier jour des soldes d\'été est quasiment l\'équivalent de celui de trois samedis. C\'est notre deuxième journée la plus importante en chiffre d\'affaires, après le premier jour des soldes d\'hiver\", indique Pierre Pellarey. Sans enthousiasmeLes premières heures des soldes donnent une bonne idée de la tendance à venir. Or, l\'an dernier, beaucoup de commerçants avaient fait grise mine. Les clients ne se bousculaient pas en caisse et la fréquentation affichait un recul de 3 % à 5 % sur la première quinzaine des soldes d\'été 2011. \"La consommation d\'articles d\'habillement et de textiles a enregistré un recul moyen de l\'ordre de 6 %\", avait alors rapporté l\'Institut Français de la Mode (IFM). L\'édition des soldes de l\'hiver 2012 n\'avait pas non plus soulevé l\'enthousiasme. Les ventes étaient alors restées stables. Mais, les grands magasins type Printemps et Galeries Lafayette avaient tiré leur épingle du jeu, avec une progression d\'activité supérieure à 10 % à l\'été 2011, avant un petit + 2,8 % en janvier 2012, selon les chiffres publiées par l\'IFM.Sylvia Pinel promet une table-rondeBref, d\'année en année, le phénomène soldes s\'émousse. Certains y voient un effet de la tenue de \"soldes flottants\" depuis l\'adoption de la loi de modernisation de l\'économie en 2008. Cette année encore, plusieurs voix réclament la suppression de ces périodes de deux fois une semaine au cours desquelles la revente à perte est autorisée. Elles n\'ont pas permis de relancer les ventes. Depuis début janvier, le marché de la mode et de l\'habillement est en recul de 4,1 %. François Hollande avait promis une réforme. Sylvia Pinel ne fait pas de même. Interrogée sur leur destin, la ministre du Commerce a promis une \"table-ronde\". A l\'heure où les soldes battent leur plein sur le Net, une telle initiative sera-t-elle suffisante pour redorer le blason des soldes en magasin et ramener la foule sur les trottoirs du boulevard Haussmann ?  
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