Le fabricant de puces Altis a enfin son repreneur

Ils sont venus en force. Le sénateur de l'Essonne ­Serge Dassault, les ­maires de Corbeil-Essonnes et du ­Coudray-Montceaux (­Essonne), le représentant des actionnaires actuels, IBM et Infineon, le directeur d'Altis, l'homme d'affaires Yazid Sabeg... Tous étaient vendredi à Corbeil, au siège d'Altis, pour présenter le projet de rachat du fabricant français de semi-conducteurs, en quête d'un repreneur depuis quatre ans. En 2006, ses actionnaires et seuls clients ? le groupe informatique IBM et le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon ? avaient en effet décidé de se désengager. Après des mois de rumeurs nombreuses et variées, c'est Yazid ­Sabeg, président de la société CS Communication et Systèmes, et commissaire à la Diversité et à l'Égalité des chances auprès du Premier ministre, qui a signé une offre d'achat irrévocable. « Serge Dassault et moi sommes allés voir Yazid Sabeg, un ami de vingt-cinq ans », explique Jean-Pierre Bechter, maire UMP de Corbeil-­Essonnes et bras droit de Serge Dassault. Il faut dire que la fermeture d'Altis aurait entraîné la perte de 65 millions d'euros de taxe professionnelle, un coup dur pour le département de ­l'Essonne. Pool d'investisseurs« Je m'intéresse à Altis depuis deux ans », affirme Yazid Sabeg, tout en reconnaissant que le récent redressement de l'industrie des semi-conducteurs « a grandement facilit頻 sa décision d'investir sur ses deniers personnels 40 millions d'euros dans Altis, dont le chiffre d'affaires devrait atteindre 165 à 180 millions cette année. À ces 40 millions s'ajouteront 30 millions d'euros d'emprunts bancaires, « déjà consentis », assure Yazid Sabeg. Le repreneur compte aussi sur un apport de 50 millions, de la part du FSI, le Fonds stratégique d'investissement, et de « fonds internationaux, basés notamment au Proche-Orient. » Enfin, des discussions sont en cours avec le conglomérat russe Sistema, susceptible d'injecter 20 millions d'euros dans Altis. Quid d'une prise de participation de Serge Dassault, un moment pressenti pour racheter Altis ? Le sénateur de l'Essonne et industriel s'est borné à esquisser un sourire. Au total, 140 millions d'euros devraient être réunis afin de financer un plan social comprenant 400 licenciements, sur 1.300 emplois, et de permettre à la société d'élargir son portefeuille de clients et de s'aventurer sur de nouveaux marchés, comme le calcul intensif de haute performance. S'ils craignaient la fermeture du site, certains représentants des salariés demeurent préoccupés, sachant qu'Altis accusera des pertes jusqu'en 2012, de l'aveu même de Yazid Sabeg. « Notre principale inquiétude réside dans le financement du rachat, qui n'est pas boucl頻, relève un ­membre du comité d'entreprise. De fait, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a simplement indiqué « qu'une prise de participation minoritaire sera examinée par le FSI. » Le comité d'entreprise donnera son avis sur le projet de Yazid Sabeg dès que le cabinet d'analyse Syndex lui aura remis son rapport, attendu sous trois semaines.
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