Procès Messier : verdict prévu le 19 novembre

C hérie, mets le champagne au frais ! » Vendredi soir, à la fin du procès Messier, un des sept prévenus, pendu à son téléphone mobile, semblait attendre sans appréhension le verdict qui sera rendu le 19 novembre. A juste titre. Car les accusés ont traversé sans trop d'encombres ces quatre semaines d'audience. En particulier Jean-Marie Messier, qui, comme lorsqu'il était PDG de Vivendi Universal (VU), a toujours eu réponse à tout et a su si brillamment jongler avec les chiffres que l'audience avait du mal à le suivre. L'ex-PDG s'en est si bien tiré que ses avocats ne sont quasiment pas intervenus. Surtout, il n'a guère trouvé de contradicteur à sa mesure. Le juge Noël Miniconi semblait connaître le dossier, mais ne l'a jamais poussé dans ses retranchements. Les avocats des ­petits porteurs étaient agressifs avec lui, mais maîtrisaient aussi mal le dossier que les arcanes de la finance. Aucun désaccord n'est apparu avec les autres prévenus. Des critiques isoléesSeul Edgar Bronfman Jr a osé critiquer le parachute doré qui a été accordé à J2M ? mais auquel il renoncera finalement. Ce « golden parachute » avait été aligné sur celui de l'ancien vice-président de VU, qui dira à l'audience : « Cette comparaison avec mon propre contrat était odieuse, tout à fait malheureuse. Car ma performance comme patron de Seagram était différente de celle de M. Messier. Les sociétés que j'avais apportées se portaient bien. » Surpris par une telle critique, les avocats de J2M crurent d'abord à une erreur de traduction...Quant aux autres participants, ils sont très peu intervenus. Aucun témoin n'a été cité à la barre. Les avocats de Vivendi, qui était partie civile dans cette affaire, c'est-à-dire sur le banc des victimes, n'ont jamais cherché noise à leur ex-PDG, le soutenant au contraire lors des débats, et ne demandant pas sa condamnation. Idem pour la procureure, Chantal de Leiris, dont les rares interventions allaient dans le sens des prévenus. Lors de son réquisitoire, elle a estimé les charges infondées, plaidant implicitement pour une relaxe générale. Une position similaire à celle adoptée à la fin de l'instruction, où elle avait requis un non-lieu général. Les avocats des petits porteurs l'ont accusée implicitement d'agir sur ordre de sa hiérarchie, en raison des connexions sarkozystes de J2M. Enfin, l'un des avocats des petits porteurs, Me Anne ­Brassens, a dû quitter les débats dès qu'elle a voulu prendre la parole, accusée de conflit d'intérêts ? elle était chargée de mission à la direction financière de VU sous J2M. Quant aux débats, mal maîtrisés par le président, ils alternaient entre la farce grotesque ? quand s'exprimaient maladroitement les petits porteurs et leurs avocats ? et l'aridité soporifique. Au final, ce procès caricatural n'aura apporté guère de révélations et peu d'éclaircissements, donnant l'impression d'une grosse machine tournant à vide.
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