Trina Solar, le solaire low-cost venu de Chine

Dans un secteur de l'énergie solaire en difficulté depuis l'éclatement de la crise financière, Trina Solar brille de tous ses feux. En Bourse, d'abord. Ce groupe, l'un des principaux fabricants chinois de cellules photovoltaïques, fondé en 1997 et coté à Wall Street, voit son action bondir de? 240 % depuis le début de l'année. À titre de comparaison, le S&P 500, l'indice qui rassemble les plus importantes capitalisations de la Bourse américaine, grimpe de 16 % « seulement ». Ensuite, malgré la situation de surcapacité dans laquelle se trouve l'industrie de l'énergie solaire, Trina Solar s'est offert le luxe de dégager un bénéfice net en hausse de 10,5 % au deuxième trimestre 2009, à 18,9 millions de dollars, un montant supérieur de 87 % aux prévisions des analystes sondés par l'agence Bloomberg. Et ce, malgré un chiffre d'affaires en chute de 27 %, à 150 millions de dollars, effondrement de la demande et des prix de vente oblige. Pas étonnant, donc, que Trina Solar suscite l'enthousiasme des investisseurs.À l'origine de ce tour de force, un business modelfondé sur le low-cost. Trina Solar est une société « verticalement intégrée », insiste son directeur financier, Terry Wang, contrairement à la plupart de ses concurrents. Autrement dit, le groupe est présent sur la totalité de la filière solaire, de l'amont à l'aval. Ce qui limite ses coûts d'approvisionnement en matières premières, puisque Trina Solar n'a pas à négocier avec des fournisseurs extérieurs. Idem pour les coûts de distribution, réduits à la portion congrue, Trina Solar commercialisant lui-même ses produits au lieu de recourir à des intermédiaires.croissance organiqueConséquence de ces coûts faibles, Trina Solar peut se permettre de diminuer ses prix de vente sensiblement, sans pour autant perdre de l'argent. Un atout de taille dans un secteur dont les capacités de production, à l'échelle mondiale, devraient encore s'élever à 7,5 gigawatts cette année, alors que la demande oscille entre 4 et 5 gigawatts. Une demande qui ne devrait pas se redresser avant le deuxième trimestre 2010, en Europe comme aux États-Unis, selon Trina Solar. Les banques demeurent en effet réticentes à rouvrir le robinet du crédit pour financer les projets dans l'industrie solaire, gourmands en capitaux. Mais, grâce à sa structure de coûts, Trina Solar est convaincue de pouvoir maintenir sa rentabilité. Ce qui ne sera pas le cas de nombre de ses concurrents.Est-ce le moment pour Trina Solar de procéder à des acquisitions afin de se renforcer dans les 20 pays où le groupe est présent ? Pour le moment, non, rétorque la société, qui préfère la croissance organique pour poursuivre son développement, en particulier aux États-Unis, l'un des marchés les plus porteurs pour les énergies renouvelables. Ce n'est donc pas un hasard si le groupe a choisi d'être coté sur le New York Stock Exchange plutôt qu'à Shanghai. Une façon d'avoir déjà un pied dans la place. Et de lever plus facilement de l'argent. Cet été, Trina Solar a ainsi récolté 142,5 millions de dollars via une augmentation de capital, afin de financer l'expansion de ses capacités de production.
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