Les semis américains font trembler les cours du coton

La panique s'est emparée, ce lundi, du marché du coton. Les cours se sont effondrés de 3,1 % À 1,9805 dollar par livre, soit la limite maximale de baisse autorisée en une séance, alors que les traders anticipent une forte hausse des semis de coton pour cette année aux États-Unis. L'USDA (le département américain de l'Agriculture) doit dévoiler jeudi ses dernières prévisions, qui pourraient refléter une hausse de 20 % des surfaces plantées. Même si les balles de coton en question ne seront pas disponibles avant le mois de décembre prochain, cette perspective est de nature à inverser la tendance du marché. Après l'envolée impressionnante des six derniers mois, qui a vu la fibre végétale grimper au delà des 2 dollars par livre pour la première fois de son histoire, les cours du coton peinent à rester à ces niveaux stratosphériques. Alors que les autres matières premières agricoles ont déjà rattrapé les baisses subies après le tremblement de terre au Japon, le coton reste à la traîne. Et sur le marché physique, les primes se sont rapidement dégradées. « Il y a un divorce entre le marché à terme et le marché physique. Les prix sont tellement élevés que plus personne ne peut travailler », assure un intermédiaire. Les utilisateurs, fabricants de jeans ou de draps par exemple, refusent d'acheter du coton filé à ce niveau de prix. IncertitudeDu coup, les filatures ralentissent les cadences. Car il ne fait aucun doute que la prochaine récolte sera plus abondante que celle de 2010, et que les prix se détendront à partir de décembre 2011. Les surfaces plantées sont annoncées en hausse un peu partout dans l'hémisphère sud, et notamment au Brésil et en Afrique de l'Ouest. Pour l'hémisphère nord, l'incertitude reste de mise. Une rude concurrence risque d'apparaître entre soja, maïs, blé et coton dans le partage des millions d'acres américains, sachant qu'à l'heure actuelle les cours du maïs en font la culture la plus rentable.Le rôle de la spéculation dans l'inflation des prix du coton ne fait guère de doute, avec sa flopée d'effets pervers. Ainsi, des filateurs chinois qui avaient énormément acheté au second semestre 2010 en raison de la forte demande intérieure de l'Empire du Milieu se retrouvent en position de purs spéculateurs : ils revendent aujourd'hui leur marchandise hors du pays, sans la travailler, quitte à avoir recours au polyester dont les cours commencent à se tendre sérieusement. Aline Robert
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