Les compagnies minières reprennent goût aux emplettes

Fusions-acquisitions Une nouvelle parenthèse enchantée serait-elle en train de se dessiner pour les groupes miniers ? Plus que le frémissement de la reprise économique, c'est bien la reprise des fusions-acquisitions au sein de la filière qui témoigne au mieux de cette embellie. En soi, le marché n'a pas repris le rythme effréné auquel il était habitué ces dernières années. Du reste, il aurait bien du mal. La dégringolade du prix des matières premières et le rationnement du marché du crédit par les banques après la crise financière l'an dernier avaient stoppé net tous les projets dans le secteur. Malgré ce coup d'arrêt, symbolisé notamment par l'abandon fin novembre 2008 de la gigantesque OPA de BHP sur Rio Tinto, les fusions-acquisitions s'étaient maintenues l'an dernier à un niveau honorable de 153,4 milliards de dollars selon les chiffres cités par PricewaterhouseCoopers. Depuis, l'assèchement du marché du crédit a contraint investisseurs et industriels à revoir leurs prétentions à la baisse.Mais « historiquement les opérations de M&A [fusions-acquisitions] sont intimement corrélées aux fluctuations des cours des matières premières, souligne un spécialiste du secteur. De fait, avec le rebond des cours depuis plusieurs mois, l'appétit des investisseurs est revenu et l'activité dans ce domaine repart de plus belle ». Après avoir atteint 16 milliards de dollars sur le deuxième trimestre 2009, le marché des fusions-acquisitions avoisinerait, sur le troisième, 19 milliards de dollars, selon les chiffres prévisionnels de l'agence Bloomberg. Sur le premier semestre, les opérations enclenchées dans le secteur représenteraient 139 milliards de dollars selon les derniers chiffres de Dealogic.prises de participationsPlus que des OPA d'envergure (à l'image de l'offre faite par Xstrata sur AngloAmerican pour 43 milliards de dollars), les transactions concernent essentiellement des prises de participation et des rachats d'actifs. Dans le cadre de son désendettement, Rio Tinto a ainsi annoncé la cession de plusieurs actifs de l'ex-Alcan dont notamment Schweiter Technologies. Au début du mois « The Observer » laissait entendre que Xstrata étudiait à nouveau l'idée de mettre la main sur la totalité du capital de Lonmin après avoir jeté l'éponge il y a un an. De son côté, le « Wall Street Journal » laissait entendre que BHP, grâce à son trésor de guerre de 18 milliards de dollars, pourrait prochainement réaliser une opération d'envergure. Selon une récente étude de Morgan Stanley, les producteurs de cuivre et de charbon à coke seraient les meilleurs candidats pour de telles acquisitions. Selon d'autres experts, les groupes aurifères ne seraient pas en reste à l'heure où les cours de l'or continuent de flirter avec les 1.000 dollars l'once.
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