Le secteur privé attire les étudiants en sciences humaines

Mieux vaut sortir d'une grande école de commerce ou d'ingénieur pour trouver un emploi. Les lettres et sciences sociales (LHS) restent une voie sans beaucoup de débouchés à part l'enseignement, souvent choisie par défaut. Ces assertions sont toujours d'actualité, mais depuis peu, la place des LHS évolue. Selon une récente étude du Céreq (Centre d'études et de recherche sur les qualifications), les diplômés 2004 étaient encore, trois ans après leur sortie de formation, plus de la moitié à travailler dans la fonction publique. C'est deux fois plus que les diplômés de droit-économie-gestion. Ils sont un peu plus d'un tiers (37 %) à intégrer le secteur privé contre 70 % des diplômés en droit-économie-gestion et 50 % en sciences dures.Un bon taux d'emploiToutefois, ces 37 % représentent « une partie non négligeable », juge le Céreq. Plus intéressante encore est leur situation professionnelle réelle, loin des idées reçues. En 2007 déjà, 8 % des diplômés 2004 de LHS étaient au chômage contre... 8 % pour ceux de droit-économie-gestion et 7 % pour ceux des sciences dures. Mieux, les chiffres de la promotion 2009 communiqués mardi par l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) font état d'un taux d'emploi de 65 % pour les sciences humaines (hors enseignement) et de 63 % pour les lettres et langues, quand les mathématiques, l'économie, le droit et la physique-chimie pointent à respectivement 62 %, 53 %, 52 % et 49 %.Toutefois, leurs conditions d'emplois restent difficiles. Beaucoup moins nombreux à décrocher un CDI, ils occupent rarement un emploi de cadre et sont moins bien payés (avec un salaire net médian inférieur de 400 euros par rapport à ceux des autres filières). Autre menace, la chute des recrutements dans l'Education nationale, qui risque de réduire encore l'attractivité de ces filières. Mais le gouvernement a adopté récemment plusieurs mesures qui visent à les revaloriser, comme la réforme du lycée ou l'ouverture des concours aux écoles de commerces pour les khâgneux. Le Conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales (CDHSS) créé par Valérie Pécresse il y a un an a préconisé en janvier une clarification des formations et un label qualité pour les formations offrant de bons taux d'insertion. La lisibilité des diplômes est certainement le plus gros défi. Les débouchés professionnels ne sont pas toujours bien appréhendées par les universités et les compétences pas facilement identifiées par les entreprises. Ces dernières sont encore une majorité à juger ces cursus déconnectés du monde de l'entreprise. Clarisse Jay
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