LBO : la course aux capitaux est lancée

Astorg, Axa Private Equity, BC Partners, Lion Capital, Montagu... Les exemples d'acteurs du private equity en quête d'argent frais abondent. Au total, les fonds d'investissement cherchent à lever auprès de leurs investisseurs plus de 571 milliards de dollars (431 milliards d'euros) dans le monde, d'après le cabinet d'études Preqin. Au troisième trimestre, ils sont parvenus à lever 59 milliards de dollars. Un bilan très éloigné de la moyenne trimestrielle de 162 milliards observée en 2007 et 2008. Les liquidités sont donc moins abondantes qu'avant la crise. Certains pourvoyeurs de capitaux, comme les banques et les compagnies d'assurances, ont réduit la voilure pour des raisons réglementaires, tandis que d'autres, comme les fonds de pension, se sont retirés partiellement du marché face aux difficultés du secteur ou, simplement, pour rééquilibrer leur allocation d'actifs. Résultat, « il n'y a tout simplement pas assez de capitaux pour satisfaire la demande », explique Preqin.Les fonds sont donc contraints de se livrer à un concours de beauté pour convaincre les investisseurs, désormais en position de force. Avant la crise, les équipes chargées de lever des capitaux mettaient environ un an à mener leur mission à bien. Aujourd'hui, plus d'un an et demi est nécessaire.Le tri est en coursPour réussir, tous les moyens sont bons : discount sur les « fees » (frais de gestion), suppression de certaines commissions, disparition de certaines pratiques en termes de rémunération... « Les investisseurs sont devenus très sélectifs », explique Xavier Moreno, le président d'Astorg, qui lève actuellement un fonds de 800 millions d'euros. « Pour trouver de l'argent aujourd'hui, il faut afficher un bilan parfait. Ceux qui ont un mauvais ?track record? [historique d'investissement, Ndlr] vont souffrir. Parmi eux, certains parviendront tout de même à lever des véhicules, plus petits, mais d'autres mourront. » « Le tri parmi les acteurs du marché est en train de s'effectuer », ajoute le responsable d'un grand fonds anglo-saxon. « Ceux qui sont du bon côté de la barrière s'en sortiront. Pour les autres, l'avenir s'inscrit en pointillé. » Un sentiment confirmé par Preqin, pour qui « une consolidation de l'industrie est probable dans les mois à venir ». En France, le risque de déséquilibre entre l'offre et la demande de capitaux est grand. En effet, les acteurs hexagonaux sont aujourd'hui confrontés au retrait de deux de leurs principaux bailleurs de fonds, les banquiers et les assureurs. Ce mouvement les affecte d'autant plus qu'ils ne disposent pas, au contraire de leurs voisins britanniques, néerlandais ou scandinaves, des ressources de fonds de pension locaux. En revanche, les grands acteurs internationaux sont moins touchés, car leur base d'investisseurs repose essentiellement sur les fonds de pension et les fonds de fonds. (Lire l'interview ci-dessous)
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