Carrefour teste deux nouvelles enseignes de supérettes en France

L'annonce tombe à pic. Dix jours après avoir admis que son hypermarché-test de Ecully (Rhône) était « décevant », Carrefour dévoile à « La Tribune » l'accélération de son plan de conversion de ses supérettes Shopi et Huit à Huit sous les enseignes Carrefour Contact et Carrefour City. « Fin 2010, le réseau de magasins de proximité de Carrefour comprendra 420 magasins Carrefour City et Carrefour Contact. Notre objectif est de doubler ce réseau en un an en le portant à plus de 800 », explique Gérard Dorey, directeur exécutif de la branche proximité, qui gère les 3.200 supérettes de Carrefour sous les franchises Shopi, Huit à Huit et Proxi.Il y a deux ans, le groupe a entamé la conversion d'une partie de ses magasins en proposant à ses franchisés deux enseignes : Carrefour City, en ville, et Carrefour Contact, dans les zones rurales. Les résultats vont au-delà des espérances du groupe. « À fin octobre 2010, le chiffre d'affaires de Carrefour City progresse de 28 % et celui de Carrefour Contact de 16 %. Notre objectif initial était d'atteindre respectivement des progressions de 12 % et 8 % », vante Gérard Dorey. À Paris, l'enseigne de supérettes au logo vert fanfaronne. « Le rendement au mètre carré que nous ciblons se situe entre 6.000 et 8.000 euros. Mais nous constatons souvent, dans les bons emplacements, des rendements de 10.000 à 12.000 euros par mètre carré ». À Paris, le magasin de la place de l'École militaire tourne sur 24.500 euros/m2, celui de l'avenue Malakoff est de 18.000 euros/m2. Grâce à des horaires d'une grande amplitude (jusqu'à 22 heures), ce concept séduit les Parisiens débordés, à l'instar de Monop', enseigne pionnière lancée par Monoprix. Ce succès pousse Carrefour à aller plus loin. Le distributeur va tester deux nouvelles enseignes, Carrefour City Café et Carrefour Express. La première sera lancée dans un prototype mi-décembre, à Bordeaux. La seconde sera testée à Caen, à partir de cette semaine, puis en 2011 à Paris et Poitiers. Sur 100 m2 environ, Carrefour City Café propose de la restauration rapide en libre-service, à emporter ou à consommer sur place. « C'est un nouveau métier pour Carrefour », glisse Gérard Dorey. Le groupe se jette ainsi dans la bataille du déjeûner sur le pouce, créneau qu'occupent Daily Monop ou Subway. Écarts de prix à gérerCarrefour Express est, elle, une enseigne plus proche du métier historique du distributeur : en ville et à la campagne, elle s'installera sur 100 à 250 m2. « Ce sera le magasin des voisins », image Gérard Dorey. Carrefour chasse là sur les terres de U Express (Système U), Casino et Intermarché Contact, espérant rallier des adhérents à cette enseigne et capter de nouveaux clients. Reste à gérer l'écart de prix entre ses différentes enseignes toutes baptisées Carrefour : il atteint parfois 5 %. Et les prix pratiqués dans les supérettes sont supérieurs à ceux des hypermarchés. La méthode pourrait brouiller encore l'image des grandes surfaces dont le directeur général Lars Olofsson s'échine à gommer la cherté à grand renfort de publicité.
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