Santander déploie sa toile d'agences à l'international

Santander poursuit à marche forcée sa politique de renforcement en Amérique via plusieurs opérations récentes. Début juin, elle a racheté à Bank of America les 24,9 % qu'il lui lui manquait pour contrôler à 100 % sa filiale du Mexique, pour un montant de 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros). Cette opération lui permettra d'augmenter de 2 points les bénéfices du groupe issus du Mexique (où Santander est entré en 1997), pour représenter 7 % du total. Santander Mexico est la troisième banque du pays avec 1.100 agences et elle représente le deuxième marché de la banque espagnole sur le continent sud-américain. Quelques jours plus tard, le 24 juin, la banque ibérique a procédé au même type d'opération à Porto Rico. Elle a lancé une offre publique d'achat sur les parts qui lui manquaient (9,4%) pour contrôler sa filiale locale. Le montant pour Santander devrait être modeste (moins de 60 millions d'euros), mais cela devrait lui permettre, une fois l'opération close fin juillet, de retirer cette société de la cote à New York et à Madrid. Un flop avec M&T BankLast but not least, aux États-Unis, la banque présidée par Emilio Botin a annoncé la semaine dernière l'acquisition d'un portefeuille de crédits automobiles à Citigroup d'une valeur de 3,2 milliards de dollars. Santander ne débourse rien dans l'opération, puisqu'il s'agit d'un transfert de portefeuille.Seul échec, celui des négociations, en mai dernier, avec M&T Bank aux États-Unis, dont Santander voulait racheter les 22,5% détenus par Allied Irish Banks. L'idée de l'espagnole était de fusionner sa filiale américaine Sovereign avec M&T. Santander avait acquis une partie du capital de Sovereign en 2008 pour 5 milliards d'euros, et a pris la totalité du capital en fin d'année dernière. Le rapprochement avec M&T aurait permis à la filiale de l'espagnole de doubler sa taille sur le territoire américain, avec un ensemble de 1.500 agences et 140 milliards de dollars d'actifs. Cet échec pourrait néanmoins ne pas entamer l'enthousiasme de Santander qui a annoncé sa volonté de se développer aux États-Unis.Cette stratégie de développement de Santander en Amérique du Sud et du Nord depuis le début de la crise lui permet de se doter de nouveaux marchés domestiques alors que sa dernière opération en Espagne, l'absorption de Central Hispano, date de 1999. Au premier trimestre 2010, 37 % du bénéfice de Banco Santander était américain. Globalement, là où elle est présente, elle dispose de 10 % de parts de marché. Le Brésil à lui seul contribue à hauteur de 21 % du bénéfice total du groupe. Mais l'ambition de la banque dirigée par Emilio Botin ne n'arrête pas là. Alors qu'elle avait introduit 16 % de sa filiale brésilienne à New York et Sao Paulo en octobre dernier lui permettant de lever 5 milliards d'euros, elle avait annoncé qu'elle utiliserait 70 % de ces fonds pour financer son expansion : elle prévoit de créer 600 succursales au Brésil d'ici à 2013. La diversification géographique de Santander illustre la tendance de la banque « à profiter de toutes les opportunités qui se présentent », explique Silvia Verde chez Inverseguros, notamment sur les marchés émergents, en forte croissance et piliers stratégiques de la banque dont le marché d'origine, l'Espagne, est en proie à la récession. stratégie opportunistePlus que jamais, le modèle de la banque, axé quasi exclusivement sur la banque de détail prouve son intérêt : alors que la future régulation financière va peser lourd, en termes de fonds propres, sur les activités les plus risquées des banques, et que les contraintes de liquidité vont également être accrues, l'acquisition de plusieurs réseaux de détail, moins risqués, en croissance et apporteurs de dépôts, constituent une stratégie opportuniste. À cet égard, le développement dans le marché mature qu'est la Grande Bretagne avec de multiples acquisitions participe aussi de cette stratégie. Et Santander voit toujours plus loin puisqu'elle s'est dite intéressée pour la reprise de 300 agences britanniques mises en vente par Royal Bank of Scotland. Soit encore plus de deux milliards d'euros à mettre sur la table.
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