Camions, péages, parkings ? : la high-tech est partout

L'acheminement de marchandises représente en France près de la moitié des 26 % d'émissions liées aux transports. Selon une étude américaine du Climate Group, optimiser la logistique commerciale en ferait économiser 62 %. Plusieurs technologies aident à optimiser les tournées. Le GPS, associé aux télécoms embarquées et au GPRS, localise ainsi en temps réel tous les véhicules d'une flotte de poids lourds et les puces RFID tracent les palettes, les distances parcourues et le remplissage des camions. D'où une baisse des kilomètres « à vide » qui dégradent la rentabilité. Le transporteur Gefco, filiale de PSA, utilise ces solutions depuis trois ans. « Grâce à 1.000 camions équipés sur 3.000, l'économie est de 5 % à 7 % », se réjouit Olivier Weitig, directeur Lots pour la France. Un taux qui devrait atteindre 10 % en 2020, si les cartographies spécifiques aux poids lourds se développent en Europe. « Deux tests sont en cours au Portugal et en Slovaquie, mais peu concluants pour le moment », regrette Olivier Weitig. « À 30 euros l'abonnement mensuel, le retour sur investissement pour le transporteur est quasi instantan頻, souligne Olivier Feneyrol, directeur « machine to machine » chez Orange Business Services, prestataire de Gefco.« pay as you drive »Côté particuliers, les TIC (technologies de l'information et de la communication) interviennent de maintes façons. Outre l'essor des outils de communication à distance qui limitent les déplacements, elles sont à la base de dispositifs destinés à pousser le citoyen vers les transports collectifs. Ainsi, les péages urbains, installés à Londres depuis 2003, à Stockholm depuis 2007 et peut-être bientôt en France si la loi est modifiée, utilisent le RFID et la reconnaissance optique des plaques d'immatriculation. À Stockholm, IBM se targue de réduire de 50 % le temps de transport pour rejoindre le centre-ville. Le trafic aurait baissé de 18 %, avec un fort report vers les transports en commun, dont l'offre a été améliorée. Et les émissions de CO2 ont chuté d'environ 14 %. « Les embouteillages ont un coût économique estimé à 200 milliards de dollars aux États-Unis, ou un point de croissance en Europe », explique Nicolas Sekkaki, directeur France d'IBM Global Business Services.Tout aussi incitative, l'assurance « pay as you drive ». Dans l'offre proposée par Ama- guiz.com, filiale de Groupama, outre l'abonnement mensuel de 9,90 euros, la facture est établie chaque mois selon les kilomètres effectivement parcourus, mesurés par un boîtier placé dans le véhicule. « Ceux qui roulent moins que la moyenne [12.500 km par an] y gagnent, explique Nelly Brossard, directrice marketing. Le boîtier ne mesure que les kilomètres, insiste-t-elle. Pas question de relever où roule l'automobiliste, ni comment. » Une précision utile alors que les craintes d'atteinte à la vie privée figurent en tête des freins à l'essor de ces techniques. « Les études montrent clairement l'élasticité au prix des kilomètres parcourus, affirme Guillaume Charlin, expert en télécoms associé du BCG. Une hausse de 10 % du carburant se traduit par une baisse de 4 % des volumes consommés. » L'éco-conduite, surtout utilisée pour les flottes d'entreprises (comme La Poste), gagnerait à être généralisée, par exemple lors du passage du permis, ce qui réduirait de 10 % à 15 % les émissions liées aux véhicules légers.optimiser les trajetsDe façon plus ludique, les TIC aident le conducteur à optimiser ses trajets. Les navigateurs GPS se sont multipliés. Ils se sophistiquent aussi, informant sur le trafic en temps réel. Grâce aux signaux des mobiles recueillis via son partenariat avec SFR, TomTom (n° 1 en France) connaît à tout instant l'état du trafic sur le réseau couvert (95 % du réseau européen) et fournit au conducteur une estimation plus précise de son temps de parcours et des itinéraires alternatifs. « L'information est rafraîchie toutes les 2 minutes, contre toutes les 15 à 30 minutes des capteurs installés sur les grands axes », souligne Alain Pakiri, directeur marketing monde. Innovante aussi, l'opération menée depuis un an à San Francisco, où les automobilistes sont avertis sur leurs smartphones des places de parking disponibles.Cette pénétration des TIC dans les transports est aussi portée par les politiques publiques. Ainsi, comment calculer la taxe poids lourds sans mesurer les kilomètres parcourus?? Faire fonctionner un système comme Autolib sans localiser les véhicules?? Identifier les places de parking et, à terme, les ouvrir avec son mobile?? D'ailleurs, alléchés par l'effet vitrine de ces projets, tous les groupes des TIC sont rassemblés dans les consortiums qui répondront aux appels d'offres ces prochains mois.Dominique Pialot
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.