Une nouvelle plainte pour « abus de position dominante » a été déposée récemment contre TDF devant l'Autorité de la concurrence. L'ex-Télédiffusion de France est accusé de pratiquer des « subventions croisées », et d'empêcher la construction d'émetteurs rivaux à côté des siens.Le gendarme de la concurrence, qui a déjà condamné à plusieurs reprises TDF, se prononcera cet hiver sur les mesures d'urgence demandées. Parmi elles : empêcher TDF d'acheter des terrains autour de ses émetteurs, sans rien en faire ; ou encore interdire à TDF de militer contre l'installation d'émetteurs concurrents auprès des mairies.Cette plainte a été déposée par Itas Tim, le plus récent des concurrents de TDF, arrivé sur le marché il y a un an. Il s'est d'abord positionné sur les petits émetteurs secondaires utilisés pour la diffusion de la télévision numérique terrestre (TNT), pour lesquels les chaînes sont en train de choisir les opérateurs. Itas Tim dit avoir remporté 17 % des appels d'offres auxquels il a répondu. Il veut ensuite s'attaquer aux grands émetteurs principaux de la TNT, à la radio et au téléphone mobile.Mais sa taille reste modeste : il emploie 30 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de 1 million d'euros sur le second semestre 2009. C'est une filiale du groupe Itas (250 salariés, 31 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2008), spécialisé dans la construction d'antennes et de pylônes.location de pylôneAu total, la part de TDF sur le marché de la TNT est en léger recul selon les chiffres que vient de publier le régulateur des télécoms, l'Arcep. Sur les 1.600 émetteurs secondaires, le premier tiers a déjà été attribué. Résultat : la part de TDF est tombée à 84 %, contre 95 % sur les 112 émetteurs principaux de la TNT. Toutefois, les concurrents peuvent aussi louer un pylône à TDF pour y installer leur propre antenne. En tenant compte de cela, la part de marché de TDF est seulement de 72,1 % sur le réseau secondaire, contre 73,9 % sur le réseau principal.Ces parts de marché « soviétiques » sont dues notamment au rachat par TDF de ses concurrents Antalis en 2006 (pour 33 millions d'euros), puis Emettel en 2008 (pour une quinzaine de millions). Depuis, le directeur du développement d'Emettel, Jean-Claude Duffaud, est devenu DG d'Itas Tim. Le principal concurrent de TDF reste Towercast, que son propriétaire NRJ a mis en vente en février 2008. NRJ prévoit de recevoir les offres de rachat « fin février ou en mars 2010 ». J. H.

latribune.fr

30 Déc 2009, 1:43

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