Le fonds d'investissements de la Caixa, Criteria, a fait l'objet vendredi d'une ruée des investisseurs. Ses titres ont pris plus de 16,6%. Les résultats annuels de La Caixa, actionnaire majoritaire du fonds avec 79,4% du capital, n'avaient pourtant pas de quoi réjouir les marchés. Son bénéfice net a baissé de 13,4% à 1,3 milliard d'euros et sa marge nette, elle, s'est réduite de 19,8% à 3,1 milliards d'euros. La raison de ce chiffre réside, selon le président de l'entité, Isidro Fainé, dans « l'irrationnelle guerre des dépôts », que se sont livrés les établissements espagnols pour obtenir les dépôts des clients, via des rémunérations parfois supérieures à 4%. Son taux de créances douteuses est de 3,71% contre 5,68% dans le secteur. Les marchés se réjouissent, en fait, de la création de CaixaBank, créée à partir du transfert, avant août 2011, de l'activité bancaire de La Caixa à Criteria. En échange, Criteria lui remet toutes ses participations industrielles, sauf celles de Telefonica et Repsol. Les capitaux durs de la nouvelle banque seront de 10,9% après une émission de 1,5 milliard d'euros en obligations convertibles. « CaixaBank part avec l'avantage d'un bilan sans immobilier, donc plus propre que celui de ses compétiteurs », souligne Silvia Verde, chez Inverseguros. En effet, La Caixa gardera son portefeuille immobilier et sa dette nette à long terme de 8,2 milliards d'euros. De quoi rassurer les marchés sur la solvabilité de CaixaBank. L'agence de notation Moody's a placé vendredi sous surveillance positive la note de Criteria mais sous surveillance négative celle de La Caixa. Cette réorganisation permet, en tout cas, à La Caixa de faire face aux nouvelles exigences de capitaux durs imposées par le Gouvernement, de 9 à 10% pour les entités non cotées et sans investisseur privé. La Caixa conservera son statut de caisse d'épargne tant qu'elle contrôlera au moins 50% de son activité bancaire. Initialement, La Caixa en contrôlera 81,1%, le reste se répartissant entre les actionnaires minoritaires de Criteria (18,5%) et les employés de la caisse d'épargne. Cette participation lui permettra de pouvoir « faire entrer de nouveaux investisseurs dans CaixaBank sans en perdre le contrôle », explique la caisse dans un communiqué. Gaëlle Lucas à Madrid

latribune.fr

30 Jan 2011, 23:27

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