UBS stoppe enfin la fuite de ses capitaux

Pour la première fois depuis 2008, le groupe suisse a enregistré une collecte nette positive dans sa banque privée. Une bonne nouvelle éclipsée par l'effondrement de ses activités d'investissement.

Au troisième trimestre, UBS a enregistré un afflux net de capitaux dans sa banque privée. Le phénomène n'avait plus été observé dans le groupe suisse depuis mars 2008. Certes, le butin est maigre : + 1,2 milliard de francs suisses (880 millions d'euros), contre des sorties de 7,8 milliards entre mars et juin. Mais il met un terme au flot ininterrompu de sorties de capitaux enregistrées au cours des dix trimestres précédents. Entre le printemps 2008 et l'été 2010, près de 250 milliards de francs ont quitté les caisses d'UBS, sous l'effet de l'effondrement de la banque dans la crise des subprimes et de l'affaire de fraude fiscale aux Etats-Unis. Toutefois, la direction a lancé un appel à la prudence : « Ce n'est pas parce que nous avons un trimestre positif que nous sommes sortis d'affaires. Nous ne sommes pas là où nous voudrions être. »

En effet, « comparé à la masse d'actifs logés dans l'activité de gestion de fortune [1.480 milliards de francs au 30 septembre, Ndlr], la collecte est anecdotique, estime un analyste. Pour attester de son rétablissement, la banque devra retrouver son rythme de croisière, c'est-à-dire attirer au minimum dix milliards par trimestre. »

Brusque recul en Bourse

Le chantier reste donc ouvert. Aux manettes, le directeur général, Oswald Grübel, redouble d'efforts. D'une part, en recrutant beaucoup de banquiers privés et, d'autre part, en se montrant généreux avec ceux déjà en place afin de les retenir. Malgré le retour de l'argent frais en gestion de fortune, le titre UBS a lourdement chuté, mardi, à la Bourse de Zurich (- 4,99 %, à 16,76 francs). En cause, les piètres résultats de sa banque d'investissement, qui a accusé une perte avant impôts de 406 millions de francs, contre un bénéfice de 1,31 milliard au trimestre précédent. Pour expliquer ce brusque recul, Oswald Grübel a évoqué « la très faible activité de la clientèle et le raffermissement du franc suisse par rapport aux autres grandes monnaies ». Les revenus issus des activités de « trading » et de « taux et matières premières » ont fortement diminué : - 34 %, à 904 millions de francs, pour la première, et - 49 %, à 869 millions, pour la seconde.

Au total, UBS a enregistré un bénéfice net de 1,66 milliard de francs au troisième trimestre. Ce résultat inclut un crédit d'impôt de 825 millions et une charge sur sa propre dette de 387 millions. Au 30 septembre, le ratio de fonds propres Tier One de la banque était de 16,7 %, contre 16,4 % au 30 juin.

 

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