Acquisitions prétextes pour des augmentations de capital

Les nouvelles normes de Bâle 3 obligent les banques à renforcer leurs fonds propres

Mieux vaut justifier une augmentation de capital par une acquisition « stratégique » que par un déficit en fonds propres ! BBVA comme Deutsche Bank (avec Postbank) l'ont bien compris. En effet, si la levée de fonds de 5 milliards d'euros permettra à la banque espagnole de mettre un pied en Turquie, elle lui apportera surtout un matelas bienvenu dans la perspective de la mise en oeuvre des accords de Bâle 3. « Même si, en théorie, les banques ont huit ans pour s'adapter, elles auront toutes à coeur de montrer qu'elles sont solides le plus rapidement possible », explique Jean-Louis Mullenbach, du cabinet Bellot Mullenbach et Associés. « 2011 et 2012 s'annonçant comme des années difficiles, elles ont tout intérêt à dégainer avant la fin de l'année si elles ne veulent pas trop diluer leur capital », constate-t-il.

Besoin de capitaux

Autrement dit, la course aux fonds propres est lancée et il ne serait pas surprenant de voir des banques françaises annoncer des augmentations de capital prochainement. Les besoins en capitaux s'annoncent conséquents. « Les besoins de fonds propres liés aux activités de marché vont doubler voire tripler », indique le responsable de la gestion actif passif d'une grande banque.

Les analystes calculent de combien les encours pondérés du risque (RWA, « risk weighted assets ») devraient augmenter sous le nouveau régime. Parmi les banques françaises, les RWA du Crédit Agricolegricole seraient revus à la hausse de 9 %, ceux de Natixis et de BNP Paribas de 12 % et ceux de la Société Généralecute; Générale de 21 %, estime Guillaume Tiberghien chez Credit Suisse.

En 2012, toutes choses égales par ailleurs, le ratio Tier 1 correspondant aux définitions de Bâle 3, serait de 6,2 % pour le Crédit Agricolegricole, 7,7 % pour Natixis, 8,6 % pour BNP Paribas et 8,1 % pour la Société Généralecute; Générale, calcule quant à lui Jean-Pierre Lambert, chez KBW. « Les banques europeennes visent un minimum de 8 % pour la fin 2012 », précise l'analyste. En septembre, le comité de Bâle s'est prononcé sur un ratio Tier 1 minimum de 7 % (y compris un « coussin » de protection de 2,5 %), auquel pourra s'ajouter un « coussin » contra-cyclique de 2,5 %.

 

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