Axa offre une garantie pour sortir d'Australie

Pour convaincre les actionnaires minoritaires d'Axa APH de vendre, l'assureur leur donne une garantie sur la valeur des actions offertes en paiement.
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Axa fait une nouvelle tentative pour vendre la filiale APH en Australie dont il possède 54 % du capital. Après un premier essai conjoint avec le gestionnaire d'actifs australien AMP refusé par les actionnaires minoritaires fin 2009, puis une deuxième tentative avec la banque australienne NAB avortée l'été dernier en raison du refus de l'Autorité de la concurrence australienne, le groupe d'assurance français formule une nouvelle offre conjointe avec AMP. Le principe de l'opération reste le même : AMP rachète la totalité d'Axa APH puis conserve les activités en Australie et en Nouvelle-Zélande et revend au groupe Axa les activités en Asie.

Pour convaincre les actionnaires minoritaires détenteurs de 46 % du capital d'Axa APH, la nouvelle offre formulée d'AMP et Axa est plus élevée (13,29 milliards de dollars australiens, soit 9,6 milliards d'euros), et comporte une partie en cash plus importante : 60 % en actions AMP et 40 % en numéraire. C'est moins que l'offre précédente de NAB qui était entièrement en numéraire mais c'est mieux que la précédente offre d'AMP qui était à seulement 25 % en numéraire et 75 % en actions.

La véritable innovation concerne surtout la garantie offerte par Axa qui vise à protéger les actionnaires minoritaires contre le risque de baisse du prix de l'action AMP. L'assureur français y réfléchissait depuis plusieurs semaines (« La Tribune » du 4 novembre). Il propose de compenser en cash la chute de la valeur du prix moyen pondéré du titre AMP jusqu'à un plancher de 4,50 dollars australiens, sachant que le cours a cloturé vendredi à 5,32. La garantie sera valable sur une période de 10 jours après le vote des actionnaires d'Axa APH en assemblée générale extraordinaire du projet de vente (« scheme of arrangement ») qui interviendra au plus tard fin mars 2011. Si le prix moyen tombait en deça de 4,50 avant le vote de l'opération, «Axa APH aura le droit de mettre fin à la transaction ».

Impact sur la solvabilité

Dans le scenario central d'Axa, avec un prix moyen pondéré de l'action AMP à 5,32, l'opération coûtera en numéraire à la compagnie 2,7 milliards de dollars australiens (soit 1,8 à 1,9 milliards d'euros environ) et lui ferait perdre un point de solvabilité (à 188 % au 30 juin 2010). Mais, si la valeur moyenne du titre descend jusqu'à 4,50 dollars australiens, l'assureur déboursera 3,2 milliards de dollars australiens (soit 2,3 milliards d'euros). Dans ce cas, la transaction entraînerait une perte de 4 points sur le ratio de solvabilité.

Si, à l'inverse, le titre AMP augmente, la facture d'Axa se réduira, suivant un mécanisme complexe, jusqu'à 2,3 milliards de dollars à 6,20 l'action AMP. Dans cette hypothèse le ratio de solvabilité d'Axa gagnerait alors 3 points.

Par rapport à la première offre avec AMP en 2009, le surcoût pour Axa est de 500 millions de dollars australiens auxquels peuvent s'ajouter 500 millions pour la garantie du cours. « Ce surcoût n'est que de 10 % si on le rapporte au montant global de l'acquisition des activités asiatiques d'AXA APH pour près de 10 milliards de dollars », souligne un proche du dossier. Le groupe d'assurance estime d'ailleurs que la transaction serait « relutive sur le résultat par action en 2011 », donc très rapidement, à condition de s'opérer à 5,32 dollars l'action AMP. Le groupe Axa attend dans les prochains jours l'avis des administrateurs indépendants de sa filiale australienne.

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