La Banque de France est plus rentable que jamais

L'institut d'émission affiche un résultat net record de 2,56 milliards d'euros en 2010, résistant à la baisse des taux courts grâce aux revenus tirés des portefeuilles de titres à long terme.
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Pour la deuxième année consécutive, la Banque de France (BDF) affiche un bénéfice avant impôt supérieur à celui de son homologue allemande, la Bundesbank, pourtant 40 % plus grosse. L'institut d'émission français a publié lundi un résultat net de 2,56 milliards d'euros pour 2010, soit 86 millions de plus que le record de 2009. Il a ainsi pu verser 3,2 milliards d'euros à l'État (1,56 milliard de dividende et autant d'impôt sur les sociétés).

Les revenus ont pourtant été affectés par le niveau historiquement bas (1 %) du taux d'intérêt des principales opérations de financement bancaire. Mais la progression de la circulation fiduciaire dans la zone euro (+ 5,8 %) a gonflé de 9,1 milliards le volume total des placements rémunérés de la BDF. De plus, leur rendement moyen a bien résisté, à 3,58 %, grâce à la hausse des revenus tirés des portefeuilles de titres à long terme. Notamment les obligations souveraines des États périphériques de l'Union européenne achetées depuis mai 2010 par la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de sa politique monétaire. Après avoir conduit des tests de dépréciation sur ces titres, la BdF a conclu qu'« aucun des critères annonçant un possible défaut de paiement n'était réuni », a expliqué son gouverneur, Christian Noyer, précisant que le prix de marché n'entrait pas en compte. En l'absence de provision spécifique sur ces titres, la BDF a décidé de porter le fonds pour risques généraux, de 1,35 milliard à 1,75 milliard, afin de couvrir les risques financiers liés à la politique monétaire de la BCE.

Obligations sécurisées

Le rendement moyen a également été soutenu par les obligations sécurisées des banques acquises entre mi-2009 et mi-2010 pour relancer ce marché, et par un « portefeuille structurel d'investissement » d'environ 70 milliards d'euros constitué progressivement, depuis plusieurs années, afin de réduire la sensibilité du résultat de la BDF à l'évolution du cycle de taux (voir illustration). Les comptes de la BDF ont enfin bénéficié d'une reprise partielle (372 millions) sur la provision constituée fin 2008 lors des défaillances de Lehman Brothers et des banques islandaises. Au total, en l'absence de vente d'or au cours de l'exercice, le résultat d'exploitation ressort en baisse de 2 %, à 4,52 milliards.

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