Michel Lucas étend son pouvoir sur le Crédit Mutuel

Il réunit désormais les fonctions de président et de directeur général de la banque fédérative du groupe CM10-CIC.
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C'est un pas supplémentaire vers la concentration des pouvoirs que vient de franchir le Crédit Mutuel-CIC. La balance des pouvoirs n'a en effet plus cours à la Banque fédérative du Crédit Mutuel (BFCM), holding du groupe CM10-CIC constitué autour de la fédération de Strasbourg qui tient son assemblée générale en fin de semaine. Michel Lucas réunit désormais les fonctions de président et de directeur général de la BFCM, à la suite de l'assemblée générale extraordinaire du 11 mai dernier, et conformément à la décision du Conseil d'administration le 22 octobre 2010. Alain Fradin, qui occupait le poste de directeur général, a été nommé directeur général délégué non administrateur.

La BFCM est détenue à 94,56 % par la Caisse Fédérale du Crédit Mutuel. Elle chapeaute le groupe CM10-CIC et ses différentes participations à l'étranger, assure son refinancement et coordonne les activités de ses filiales multiples (informatique, assurance, etc.). Elle est par ailleurs contrôlée depuis le 1er janvier 2011 par 10 fédérations du Crédit Mutuel sur 18 au total.

Hostilité de certains réseaux

À 72 ans, Michel Lucas dirige donc aujourd'hui un des organes clés du groupe mutualiste, en plus de nombreuses autres entités. Il préside entre autres le conseil d'administration de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (qui réunit les 18 fédérations), de la Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe, de la caisse fédérale du Crédit Mutuel, du groupe des assurances du Crédit Mutuel, et de la Banque du Crédit Mutuel Île de France, ainsi que le directoire du CIC.

Une omnipotence plutôt inhabituelle dans l'univers mutualiste et qui suscite l'hostilité de certains réseaux importants du groupe comme le Crédit Mutuel Arkéa (qui rassemble trois fédérations de l'Ouest). Jean-Pierre Denis, son président, n'a pas souhaité faire de commentaires. Et pourtant... La pilule avait eu du mal à passer en début d'année, lorsque Michel Lucas a supprimé le poste de vice-président délégué de la Confédération nationale, traditionnellement occupé par le Crédit Mutuel Arkéa. À l'époque, il confiait à « La Tribune » (9 mars 2011) que « la concentration des pouvoirs entre les mains d'un seul homme et l'effacement de la Confédération derrière le groupe principal, le Crédit Mutuel Centre Est Europe, pose un problème de gouvernance ».

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