Dexia va réduire son exposition au marché immobilier américain

La banque franco-belge va céder des actifs toxiques. Elle va perdre 3,6 milliards d'euros dans l'opération et ne versera donc pas de coupon cette année.
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La saga Dexia se poursuit. La banque franco-belge a annoncé vendredi qu'elle allait accélérer son plan de cession d'actifs non stratégiques. Cela va se traduire dans l'immédiat par des coûts de 3,6 milliards d'euros dans ses comptes au deuxième trimestre 2011. La banque a donc décidé qu'elle ne verserait pas de dividende au titre de l'exercice en cours.

La moitié de ce montant, soit 1,8 milliard d'euros, représente le passage de nouvelles provisions qui seront destinées à couvrir la perte de valeur sur le marché de son portefeuille baptisé Financial Products, composé d'actifs immobiliers américains garantis en partie par les États français et belges.

Les 1,8 milliard restants représentent les coûts liés à la vente d'autres actifs. Dexia compte dans ce cadre engager « une réduction accélérée de son portefeuille obligataire à long terme ».

Des pertes vite compensées

La seule cession du portefeuille Financial Products « réduira d'environ un tiers les risques pondérés de la ?Legacy Division? (l'entité regroupant les actifs toxiques hérités de la crise par Dexia) », a estimé la banque. Elle pense également que les pertes engendrées par ces cessions d'actifs seront partiellement compensées en 2011 par les performances des métiers commerciaux du groupe, principalement en Belgique, au Luxembourg et en Turquie.

« Nous nous libérons du poids des activités purement financières héritées du passé. Nous deviendrons profitables de manière importante dès le troisième trimestre de cette année », a indiqué Pierre Mariani, administrateur délégué du groupe.

Les marchés financiers ont salué l'opération réalisée vendredi, l'action Dexia a gagné 4,80 % à Bruxelles. Les investisseurs de la place signifient ainsi leur volonté de voir Dexia se débarrasser le plus rapidement possible de ses actifs toxiques.

Il faut rappeler que la banque avait en 2008 évité la faillite grâce à l'aide des pouvoirs publics. En contrepartie, la Commission européenne lui a imposé une réduction de son bilan de 35 % entre fin 2008 et 2014.

Hasard ou non, Bruxelles aurait selon des rumeurs fait récemment pression auprès des États actionnaires de la banque (France, Belgique) pour que Dexia accélère son programme de restructuration. Mais Pierre Mariani a assuré que les cessions d'actifs annoncées vendredi n'avaient « aucun lien » avec les pressions de Bruxelles évoquées dans la presse.

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