Les banquiers centraux s'entendent sur le durcissement de Bâle III

Le Conseil des Gouverneurs des banques centrales propose d'augmenter les contraintes de solvabilité imposées aux plus grosses banques.
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Une rumeur d'augmentation de capital de BNP Paribas bruissait sur les marchés la semaine dernière. De fait, la première banque européenne risque d'avoir besoin de renforcer ses fonds propres rapidement. Les grands argentiers du monde réunis ce week-end à Bâle, à l'occasion de l'assemblée générale de la Banque des règlements internationaux (BRI), la « banque centrale des banques centrales », sont tombés d'accord pour relever les montants de fonds propres obligatoires. Du moins pour les plus grosses banques, les « too big to fail », aussi appelées banques systémiques puisque leur faillite a un effet papillon sur la finance mondiale.

Une trentaine de banques sont a priori concernées par ce projet, dont les détails devraient être publiés fin juillet par la BRI. La part des capitaux propres sur la totalité des engagements devrait être relevée de 1 % à 2,5 % en fonction des banques, ce qui la porterait entre 8 et 9,5 %. Un dixième des fonds d'une banque devra donc appartenir à la classe « Tier One », celle des capitaux propres durs auxquels appartiennent les actions ordinaires et les réserves de cash. Les titres hybrides et complexes en sont totalement exclus.

Ce nouveau durcissement de l'accord Bâle III montre le chemin parcouru depuis la chute de Lehman Brothers : la part des actifs dits « durs » dans le bilan des banques aura quadruplé entre 2008 et 2016, si le calendrier proposé par la BRI est retenu. Ces nouvelles contraintes ne devraient rentrer en vigueur, si elles sont approuvées, qu'entre 2016 et 2019.

« Les accords conclus aujourd'hui [samedi, Ndlr] aideront à faire face aux externalités négatives et à l'aléa moral que posent les banques d'importance systémique à l'échelle mondiale », a estimé Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne et du Conseil des gouverneurs, cité dans le communiqué de la BRI.

BNP Paribas serait concernée

Le document adopté samedi propose de mettre en place une sorte de malus pour décourager les banques les plus à risques d'augmenter leur exposition systémique. Les banques les plus exposées à des produits douteux et très interconnectées à d'autres établissements financiers verront leur ratio de solvabilité grimper plus rapidement que les autres.

La liste des banques concernées n'est pas encore fixée, indiquait dimanche la BRI. Mais selon Morgan Stanley, les banques les plus susceptibles d'être exposées au ratio maximal sont Bank of America, JP Morgan Chase, Citigroup, HSBC et Deutsche Bank. En France, seule BNP Paribas serait concernée, la taille de la Société Générale ne l'exposant pas aux mêmes contraintes.

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