BNP Paribas résiste bien au contrecoup de la crise grecque

Le groupe a dégagé un résultat semestriel en hausse grâce à la bonne santé de ses métiers de financement et d'investissement ainsi qu'à la solidité de son activité de banque de détail.
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La crise de la dette grecque ne serait-elle déjà plus qu'un lointain souvenir pour BNP Paribas ? Au regard de ses comptes, on pourrait le croire. La première banque française, qui a ouvert le bal des résultats semestriels lundi, a publié un bénéfice net part du groupe de 4,7 milliards d'euros au premier semestre 2011, en hausse de 8,1% par rapport à l'année précédente.

La banque présidée par Baudoin Prot a pourtant enregistré une provision de 534 millions d'euros dans ses comptes pour couvrir la décote - convenue lors du dernier sommet européen - de 21 % consentie sur la valeur comptable des obligations grecque qu'elle détient. Ces dernières représentent 4 milliards d'euros, dont 2,3 milliards arrivant à échéance avant 2020. Selon la direction, aucune provision supplémentaire relative à son exposition à la Grèce n'est à attendre.

Malgré ces 534 millions d'euros de charges exceptionnelles, le coût du risque (dotations aux provisions obligatoires liées à des risques d'impayés) de la banque a diminué de 6,2 % à 2,27 milliards d'euros au premier semestre 2011, par rapport au premier semestre 2010. Et ce la grâce à un nettoyage en profondeur de ses créances douteuses.

Performances notables

Mais BNP Paribas a surtout bien absorbé le contrecoup de la crise grecque grâce aux revenus de son activité de banque de financement et d'investissement (BFI), en hausse au deuxième trimestre 2011 de 5,7 % à 2,88 milliards d'euros, mais également à la solidité de son activité de banque de détail. Les revenus de cette dernière représente 56 % du produit net bancaire de la banque et s'élèvent au deuxième trimestre 2011 à 6,05 milliards d'euros, en hausse de 1,5 % en glissement annuel. Des performances notables alors que le marché devient de plus en plus concurrentiel. « L'effet de base était défavorable après le bon premier trimestre de BNP Paribas, mais les résultats sont bons par rapport au reste du marché. Le groupe maintient ses marges sur ce segment alors que toutes les banques se recentrent sur la banque de détail dans le but d'engranger un maximum de dépôts au vu des exigences de Bâle 3 », indique Christian Parisot, responsable de la recherche économique chez Aurel-BGC. La future réglementation imposera un niveau plus important qu'auparavant de dépôts au bilan par rapport aux crédits accordés. Du coup, « d'autres banques pourraient publier de plus mauvais résultats dans la partie banque de détail », estime Christian Parisot. Les résultats de Société Généralecute; Générale en témoigneront peut-être ce mercredi. Reste que si la crise grecque semble contenue dans les comptes de BNP Paribas, l'exposition de l'établissement aux autres pays périphériques européens pose question. Les taux à 10 ans italiens ont en effet atteint un niveau record mardi à 6,25%, alors que BNP Paribas est en montant la banque française la plus exposée à la dette italienne à hauteur de 24,11 milliards d'euros.

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