Les inquiétudes sur les liquidités des banques européennes pèsent lourdement sur les financières

Les banques étrangères implantées aux États-Unis sont dans le collimateur de la Fed.
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Les annonces alarmistes de la Fed sur le niveau de liquidité des banques européennes ont ajouté de l'huile sur les charbons déjà ardents des marchés. L'indice sectoriel bancaire du Stoxx 600 dévissait ainsi de 6,88 % ce jeudi. Et Société Généralecute; Générale a de nouveau été le bouc émissaire des marchés. À la clôture, la banque au logo rouge et noir abandonnait 12,34 %, suivie par Crédit Agricolegricole (? 7,12 %) et BNP Paribas (? 6,76 %). Les banques françaises n'ont pas été les seules à plonger. Barclays et HSBC ont terminé dans le rouge, respectivement à ? 11,47 % et ? 5,98 %. Même scénario à Madrid, où BBVA a perdu 5,76 % et à Milan, où Intesa Sanpaolo et UniCredit ont chuté de 9,26 % et 7,41 %. À Francfort, Commerzbank a reculé de 10,42 % et Deutsche Bank de 7,02 %. Grande perdante de la journée, Dexia a terminé à ? 13,02 %.

En cause : la Réserve fédérale de New York qui pointe du doigt les filiales de banques européennes implantées sur le sol américain, rapporte le « Wall Street Journal » (WSJ) jeudi. La Fed craint notamment la contagion de la crise de la dette des pays de la zone euro au système bancaire américain. Doutant de la capacité des établissements européens à se refinancer et à poursuivre leur activité quotidienne, elle souhaite obtenir davantage d'informations sur leur niveau de liquidités. Les dirigeants de la Fed ont donc convoqué à ce sujet les représentants des banques européennes installées aux États-Unis. Selon le « WSJ », le régulateur américain s'inquiète du fait que les banques européennes en difficulté pourraient puiser dans les fonds de leurs filiales américaines et les laisser exsangues.

Le quotidien relate même que certains établissements pourraient avoir à restructurer leurs filiales américaines pour en faire des « organisations autofinancées ». Ce, afin qu'elles soient moins dépendantes des éventuelles difficultés de leur maison mère.

Jusqu'à présent, les banques étrangères n'ont pas eu de problème à se refinancer, en partie grâce au programme d'achat d'obligations de la Fed de 600 milliards de dollars. Sauf que celui-ci est aujourd'hui terminé.

Selon Morgan Stanley, les banques européennes ont satisfait leurs besoins de liquidités à 90 % pour 2011, mais elles devront encore lever 80 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année. Par ailleurs, leur niveau de liquidités a fondu ces dernières semaines. Selon les données de la Fed citées dans le « WSJ », les banques étrangères avaient amassé 900 milliards de dollars de réserves mi-juillet. Au 3 août, celles-ci ne se montaient plus qu'à 758 milliards de dollars. Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque centrale européenne, avait en outre annoncé le 4 août une opération exceptionnelle de prêt sur six mois aux banques, en réaction aux « tensions renouvelées sur certains marchés de la zone euro ».

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