Propriétaires et épargnants : peu de mesures mais lourdes de conséquences

Les propriétaires de résidences secondaires et de biens locatifs seront les plus touchés, l'assurance-vie est préservée.
Copyright Reuters

Les Français sont enfin fixés sur leur sort. François Fillon les a-t-il épargnés ? Oui et non. Certes, l'assurance-vie, le prêt à taux zéro, et le dispositif Scellier, un temps évoqués dans les pistes de réflexion, ont été épargnés.

Pour le reste, le Premier Ministre a eu la main lourde. Les prélèvements sociaux sur l'épargne (intérêts, dividendes, plus-values...) augmentent, passant de 12,3 à 13,5 %. « Cette mesure fait mal mais elle a le mérite de concerner tout le monde en fonction des revenus », commente Patrick Ganansia, conseiller en stratégie patrimoniale chez Initiatives-Financières. Concrètement, un livret bancaire offrant du 5 % brut ne rapportera plus que 3,38 % net, contre 3,44 % auparavant. De quoi inciter à se ruer encore un peu plus sur le livret A et le LDD, défiscalisés.

Mais le principal changement concerne la fiscalité des plus values, hors résidence principale (résidence secondaire, terrains non bâtis, bien locatifs...). Jusqu'ici, le principe était le suivant : au bout de 5 ans de détention, un abattement annuel de 10% était accordé, soit une exonération totale après 15 ans. La nouvelle règle est plus simple : le propriétaire pourra déduire des plus values, lors de la revente, le montant cumulé de l'inflation depuis l'achat du bien. Exemple pour un propriétaire détenant un bien depuis 15 ans, acheté l'équivalent de 100.000 euros et valant aujourd'hui 200.000 euros. S'il a signé son compromis (ou promesse) de vente le 24 août, il ne paiera pas un centime. S'il signe jeudi, il paiera... 24.245 euros d'impôts (détails des calculs sur la tribune.fr). « C'est catastrophique et injuste ! s'inquiète Patrick Ganansia. Ce sont les spéculateurs qu'il fallait taxer. Et cela va freiner encore plus le marché immobilier ».

Une autre mesure touche indirectement les particuliers : la suppression de l'exonération partielle de taxe sur les complémentaires santé « solidaires et responsables ». « La taxe va passer de 3,5 à 7 % pour 9 contrats sur 10 explique Stanislas DiVittorio, fondateur d'Assurland. Nombre de personnes ne peuvent déjà plus s'assurer car cela coûte trop cher et la Sécurité Sociale rembourse moins. Ça va devenir inquiétant ». D'autant que les professionnels avaient été clairs lorsque le projet avait été évoqué en décembre : le surcoût sera répercuté sur les tarifs.

Dernière mesure : un nouveau coup de rabot de 10 % interviendra sur 22 des 500 niches fiscales. Aucune, en revanche, ne semble supprimée contrairement à ce qui avait été entendu. Mais la mesure est pour 2013, sur les revenus 2012. Pas de problème, donc, pour acheter des produits défiscalisants cette année.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.