Dexia, toujours en restructuration, perd un nouvel homme fort

La banque pourrait rencontrer des difficultés pour céder ses derniers actifs non-stratégiques.
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Coup dur pour Dexia. Le président du comité de direction de Dexia Banque Belgique, Stefaan Decraene, va quitter la banque franco-belge pour BNP Paribas. Selon le quotidien belge « Tijd/L'Echo », Stefaan Decraene va prendre la responsabilité de toutes les activités de banque de détail hors des quatre marchés principaux de BNP Paribas que sont la France, l'Italie, la Belgique et le Luxembourg. Une source proche de la première banque française nous a confirmé l'information. Stefaan Decraene sera remplacé par Jos Clijsters, auparavant conseiller auprès du comité de direction de Dexia.

Le départ de Stefaan Decraene intervient après plusieurs départs à des postes clés de Dexia. Reconnu comme étant un bon manageur, il était à la tête du premier marché du groupe. La Belgique pèse en effet plus de 30 % des revenus de la banque et représente 52 % du résultat de l'activité banque de détail de Dexia. Elle est ainsi avec la Turquie le marché le plus porteur du groupe. Mais ce dernier, devrait représenter d'ici 2014 plus d'un quart des revenus de Dexia.

La banque souffre toujours des conséquences de la crise de 2008. Elle a d'ailleurs annoncé une perte record de plus de 4 milliards d'euros au deuxième trimestre 2011. En cause, le passage d'une provision de près de 3,6 milliards d'euros liée à la cession de la quasi-totalité de son portefeuille d'actifs toxiques américains nommé « Financial Products ».

La banque accélère la restructuration qui lui a été imposée par la Commission européenne en contrepartie de l'aide des États français, belge et luxembourgeois pour la sauver de la faillite en 2008. Le groupe estime d'ailleurs avoir réalisé les trois quarts de son programme de cession d'actifs et a indiqué qu'il respecterait les objectifs fixés par Bruxelles.

Perte sur la Grèce

Mais la tempête boursière que subissent les banques en cet été 2011, révélatrice de la défiance des investisseurs, pourrait compliquer la donne pour la banque franco-belge.

Pour ne rien arranger, le débat sur la participation des banques européennes au plan d'aide à la Grèce a été relancé la semaine dernière. Certaines banques, dont Dexia, ont provisionné leur dette grecque arrivant à échéance avant 2020 à hauteur de 21 % comme le recommandait l'Institut de la finance international (IIF). Mais d'autres ont appliqué une décote à la valeur de marché des titres détenus, soit environ 50 %. Si Dexia était contraint de suivre ce dernier scénario, sa perte additionnelle potentielle se chiffrerait, selon une note de Natixis, à 1,55 milliard d'euros, en prenant en compte les obligations arrivant à échéance après 2020.

 

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