Jugées « courtes » en actifs liquides, les banques françaises poursuivent leur descente aux enfers

Société Générale a clôturé vendredi à son plus-bas historique. Crédit Agricole s'en approche.
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Jamais, depuis le passage à l'euro, le cours de l'action Société Générale n'avait atteint un niveau aussi bas en clôture. Il a perdu 10,58 % vendredi pour atteindre 17,44 euros. Même au plus fort de la crise, en mars 2009, le titre n'avait pas fini une séance en dessous des 18 euros.

Les autres valeurs financières françaises ont suivi cette chute vendredi. Crédit Agricolegricole a perdu 7,77 % et a établi un nouveau plancher en séance à 5,40 euros depuis son entrée en Bourse à 5,35 euros en 2001. Natixis a pour sa part perdu 7,60 %, Axa 7,59 % et BNP Paribas 7,54 %. Les 5 valeurs financières du CAC 40 ont connu les 5 plus fortes baisses de l'indice le tirant vers une baisse de 3,60 % vendredi. Cela ne va pas arranger l'image des banques françaises auprès des « sages » des conseils scientifiques des indices boursiers européens. Dans les prochains jours, Natixis va ainsi sortir du CAC 40 et Crédit Agricolegricole de l'Euro Stoxx 50.

Les banques françaises font partie des 15 banques européennes qui ont le plus perdu en Bourse vendredi. Il faut dire que plusieurs événements déstabilisateurs ont alimenté la journée : Christine Lagarde a d'abord rappelé, pour la troisième fois en quelques jours, à une recapitalisation des banques européennes. Ensuite, les analystes de Goldman Sachs ont indiqué que « dans l'hypothèse d'un choc souverain, 38 banques auraient besoin de 30 à 92 milliards d'euros de capitaux (pour satisfaire) à un niveau plancher d'un Core Tier One (ratio de fonds propres durs) de 5 % à 7 % ». Or, lors des « stress tests » bancaires européens de juillet, toutes les banques françaises ont annoncé un ratio Core Tier One supérieur à 6 %, dont la Société Généralecute; Générale à 6,6 %, en cas de choc majeur.

Suspicion

La démission de l'économiste en chef de la Banque centrale européenne Jürgen Stark (voir page 2) n'est pas de nature à restaurer la confiance dans le contexte de crise de la dette de la zone euro. La suspicion a gagné les banques qui montrent de la réticence à se prêter entre elles : leurs dépôts au jour le jour auprès de la Banque centrale européenne ont atteint le niveau élevé de 172,8 milliards d'euros jeudi dernier. Ce montant reste toutefois inférieur au niveau record d'environ 400 milliards d'euros au jour le jour.

Les liquidités sont un sujet de préoccupation majeur pour les banques françaises, qui ont été désignées comme les plus en retard dans la mise en oeuvre des futurs ratios de liquidités à court terme ou « LCR » des normes prudentielles Bâle III par une étude récente de JP Morgan Cazenove. Ce nouveau critère, dont l'application est prévue pour 2015, imposera aux banques de détenir suffisamment de ressources pour résister à une période de panique bancaire. Pour respecter le « LCR », l'étude évalue l'insuffisance d'actifs liquides pour les banques françaises à 173 milliards d'euros sur un total de 493 milliards pour l'ensemble des banques européennes. Crédit Agricolegricole, Société Généralecute; Générale et BNP Paribas, avec des « LCR » de respectivement 61 %, 65 % et 70 %, sont donc encore loin de l'objectif final de 100 % exigé.

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