Un premier semestre mitigé pour les filiales de gestion des banques françaises

La baisse des marchés cet été pèsera sur les résultats de la seconde moitié de l'année. La décollecte sur le monétaire continue.
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Les résultats du premier semestre 2011 des filiales de gestion d'actifs des banques françaises sont contrastés. Sur les six premiers mois de l'année, Amundi a enregistré une légère baisse de son produit net bancaire de 2,7 % à 754 millions d'euros, « en raison de conditions de marchés plus difficiles entraînant une baisse des commissions de gestion et de surperformance », avance Nicolas Calcoen, directeur de la stratégie et du développement chez Amundi. Dans le même temps, le produit net bancaire de BNP Paribas Investment Partners (BNPP IP), qui comprend la gestion institutionnelle et privée, est ressorti à un peu moins de 1,7 milliard (+4,4 %), tiré pour l'essentiel par la gestion de fortune et les services immobiliers. Quant à Natixis Global Asset Management (NGAM), son produit net bancaire a progressé de 8 % à 721 millions d'euros grâce, entre autres, « à un meilleur mix-produit », explique Pierre Servant, directeur général de NGAM.

Sur la période, seule Amundi enregistre une progression de ses encours de 2,2 % à 712,2 milliards d'euros. Une hausse tirée par une collecte nette positive de 1,7 milliard « à la fois sur des fonds actions, obligations euro, haut rendement aussi bien en France qu'à l'international », indique Nicolas Calcoen. À l'inverse, BNPP IP et NGAM enregistrent une baisse de leurs actifs gérés : de 13 milliards pour atteindre 444 milliards pour le premier et de 5 milliards pour un total de 533 milliards pour le second.

Taux de rendement bas

Mais la filiale de Natixis affiche une collecte nette positive de 2,6 milliards, à la différence de BNPP IP dont les retraits s'élèvent à 7,9 milliards d'euros, dont 5,2 milliards liés à un seul client. « Notre collecte est très diversifiée en termes de classes d'actifs (actions, obligations, alternatif) et de zones géographiques (États-Unis, Asie, Moyen-Orient, Europe) », précise Pierre Servant. NGAM a pu compter sur son modèle multi-boutiques aux États-Unis qui a levé 11 milliards de dollars sur le semestre. Le revers de la médaille étant un effet change négatif de 4,6 milliards.

En revanche, les trois sociétés de gestion décollectent toujours sur le monétaire, « ce qui a finalement peu d'impact sur notre revenu puisque ces produits sont à faibles marges », relativise Philippe Marchessaux, directeur général de BNPP Investment Partners. Les taux de rendement bas, la course à la liquidité et aux produits de bilan que se livrent les réseaux bancaires écartent les investisseurs de ces supports, principalement les particuliers. D'ailleurs, comme l'a montré la dernière étude de McKinsey sur le secteur, les souscriptions viennent surtout des investisseurs institutionnels hexagonaux et internationaux. « Cette clientèle s'est montrée résiliente, en Europe mais aussi en Asie, au Moyen-Orient et aux États-Unis », a constaté Philippe Marchessaux.

Qu'en sera-t-il pour la seconde moitié de l'année ? La forte correction sur les marchés actions de cet été aura un effet négatif sur les encours et les revenus, « même si nous avons réalisé de bons mois de juillet et d'août en termes de collecte », confie Pierre Servant qui se veut plus prudent pour 2012 car le niveau des encours moyens aura baissé. Et d'ajouter : « Ma préoccupation première est le risque de récession économique. Si cela se produit, les investisseurs seront frileux ce qui n'est pas bon pour notre industrie. » Philippe Marchessaux estime donc nécessaire « d'avoir une offre globale, diversifiée en termes de produits et de clients. Pour cela, il faut s'appuyer sur un réseau de distribution pour capter la croissance là où elle se trouve ».

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