BNP Paribas annonce une réduction de 10 % de son bilan

La note de la banque échappe à une dégradation. Les besoins de liquidités en dollars seront diminués de 60 milliards.
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Épargné, mais pour combien de temps ? Contrairement à la Société Généralecute; Générale et au Crédit Agricolegricole, BNP Paribas a vu la note de sa dette à long terme - Aa2 - préservée par Moody's. Au motif que la banque « dispose d'une rentabilité et de fonds propres suffisants pour absorber les pertes potentielles liées à son exposition aux obligations d'État grecques, portugaises et irlandaises », argumente l'agence de notation. Qui maintient cependant sa surveillance avec une perspective négative sur la note de solvabilité de BNP, compte tenu de « conditions de refinancement qui ont empiré pour le secteur bancaire ». BNP n'est donc pas à l'abri d'une dégradation de sa note, dans les trois prochains mois.

Pour tenter de conjurer pareil sort et revigorer un cours de Bourse en chute de près de 10 % depuis le début de la semaine, BNP a dévoilé plusieurs mesures, mercredi. À commencer par une réduction de 60 milliards de ses besoins de financements en dollars, d'ici à la fin 2012. Une thématique qui inquiète fortement les marchés, les investisseurs monétaires américains étant de moins en moins enclins à prêter aux banques de la zone euro. BNP en a profité pour indiquer qu'elle avait déjà diminué de 22 milliards ses besoins de liquidités en dollars, au premier semestre, anticipant la crise.

Rumeur démentie

Reste que par ces annonces, BNP semble reconnaître qu'elle a bien un problème avec ses financements en dollars, comme l'affirmait mardi un article du « Wall Street Journal », rumeur démentie par la banque qui a saisi l'AMF. Cette communication quelque peu étrange n'est pas sans rappeler le « couac » de l'été 2007, lorsque la banque avait assuré le 1er août que son exposition aux « subprimes » (crédits hypothécaires à risque) était « négligeable », avant d'être contrainte, le 9 août suivant, de geler trois fonds monétaires affectés par les fameux subprimes. Un problème de communication qui avait provoqué une chute de 8 % de l'action en deux jours.

Peut-être est-ce en souvenir de cette mauvaise surprise que le titre BNP rechutait de 3,5 %, mercredi, en séance. « L'information du ?Wall Street? était aberrante, il n'y a pas de sujet sur le dollar », s'insurge à nouveau un haut dirigeant de BNP Paribas interrogé par « La Tribune ». « Il est assez normal que le cours de Bourse retombe, après avoir bondi de 7 % mardi », renchérit l'analyste d'un courtier parisien. Qui juge « assez positives » les annonces de la banque. En particulier le relèvement de l'objectif du ratio de fonds propres « durs » (capital social et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits), porté à 9 % dès 2013, au lieu d'un objectif initial « supérieur à 7 % ». Dans cette optique, la banque de la rue d'Antin va réduire de 10 % environ de la taille de son bilan, d'ici à la fin de l'année prochaine. Enfin, Baudouin Prot, directeur général de BNP Paribas, a assuré que l'impact d'un alignement de la valeur des titres d'État grecs, portugais et irlandais détenus par BNP sur les prix de marché actuels serait « gérable ».

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