Société Générale et Crédit Agricole : une dégradation de note « très limitée »

L'agence de notation Moody's a dégradé les notes du Crédit Agricole et de Société Générale alors que BNP Paribas a été épargné. Les cours des trois banques sont restés très volatils en Bourse.
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C'était attendu. L'agence de notation Moody's a dégradé ce mercredi les notes de banques françaises. Mais elle a finalement été moins sévère que prévu : le Crédit Agricolegricole et la Société Généralecute; Générale n'ont perdu qu'un cran. Et les deux établissements restent qualifiés d'« émetteurs de haute qualité » par Moody's. La note de BNP Paribas reste quant à elle inchangée, mais placée sous surveillance négative. Elle peut donc être dégradée dans trois mois. En l'état, les notations des trois enseignes françaises restent au même niveau que celles de grandes banques européennes comme HSBC, Barclay's, Deutsche Bank, Santander ou Credit Suisse.

L'agence a justifié sa décision sur le Crédit Agricolegricole par son exposition à la Grèce qui « est trop importante pour correspondre aux notes actuelles ». La note de Crédit Agricolegricole passe de Aa1 à Aa2. La Banque verte a annoncé pour sa part la mise en place d'ici à début décembre « un mécanisme de soutien formel » de sa filiale de banque d'investissement et de financement, Cacib par Crédit Agricolegricole SA. En interne cependant, l'inquiétude monte. La CGT aurait, selon nos informations, demandé la convocation d'un comité de groupe exceptionnel portant sur la situation de la banque.

en cas de choc

De son côté, la Société Généralecute; Générale peut malgré tout souffler. Lors de la mise sous surveillance de sa note, Moody's avait indiqué que la Banque rouge et noire risquait une dégradation de 2 crans en septembre, ce qui l'aurait fait passer en catégorie « émetteur de qualité moyenne ». La note de sa dette de long terme a finalement été rétrogradée d'un seul cran de Aa2 à Aa3. Cette révision est justifiée, selon l'agence, à la réévaluation de l'aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de choc économique majeur.

Il n'est pourtant pas question de s'affoler, comme l'indique Christophe Nijdam, analyste chez AlphaValue : « Les dégradations des notes de Société Généralecute; Générale et Crédit Agricolegricole sont des non-événements puisque Moody's notait moins sévèrement les banques françaises que les autres agences de notation Fitch et Standard & Poor's. Et concernant BNP Paribas, c'est plutôt positif qu'elle ne soit pas dégradée. »

Le président de la Banque de France Christian Noyer a même manifesté une pointe d'optimisme. Pour lui, la double dégradation du 14 septembre « est une relativement bonne nouvelle (...) parce que c'est une dégradation très limitée, seulement deux banques sur trois, et surtout Moody's notait mieux que les autres agences (...). Donc, en réalité, elle les met au même niveau ou légèrement mieux que les autres agences ».

Même si le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet a de son côté estimé que les abaissements de notes intervenus étaient déjà anticipés par le marché. Les titres de BNP Paribas et Société Généralecute; Générale ont encore perdu du terrain mercredi. Le cours de la première a baissé 3,93 % hier à 26,90 euros, et 2,88 % à 17,38 euros. En revanche, le Crédit Agricolegricole a gagné 1,22 % à 5,21 euros. Les interrogations sur les liquidités en dollars des banques françaises ne sont pas étrangères à ces mouvements. Société Généralecute; Générale et BNP Paribas sont plus exposés notamment en banque de financement et d'investissement, au marché américain, que Crédit Agricole

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