Les banques allemandes s'opposent à Barroso

Josef Ackermann, le patron de Deutsche Bank, estime qu'il n'y a pas lieu de recapitaliser les banques d'urgence.
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Le très influent patron de Deutsche Bank et de l'Institut de la finance internationale (IFI). Josef Ackermann, s'est vivement opposé jeudi à la proposition du président de la Commission européenne José Manuel Barroso d'inviter les banques européennes à se recapitaliser d'urgence. Il a d'ailleurs reçu l'appui dans l'après-midi des présidents des fédérations bancaires publiques et privées qui, dans une lettre au ministre des Finances allemand, demandent que le gouvernement de Berlin les soutiennent face aux projets de recapitalisation qui pourraient selon eux aggraver la crise. « Il me paraît douteux qu'une hausse du niveau des fonds propres pour l'ensemble des banques soit une mesure appropriée pour résorber la crise de la dette publique », a déclaré Josef Ackermann lors d'un congrès d'entreprise organisé par son groupe à Berlin.

D'après lui, « le débat actuel sur la recapitalisation est contre-productif parce que, d'une part, il envoie le message qu'une nouvelle décote est plus probable, et, d'autre part, comme les moyens nécessaires à une recapitalisation ne vont sûrement pas venir des investisseurs privés, ce serait finalement aux États de lever les fonds, ce qui ne ferait qu'aggraver la crise de la dette (...) Nous ne pouvons nous permettre d'avoir des fonds de sauvetage d'un niveau supérieur à un certain volume, l'opinion publique et les tribunaux ne le permettront pas ».

Capitaux à long terme

Le président de Deutsche Bank estime que la priorité est de « s'assurer que les banques puissent être en mesure d'obtenir des capitaux à long terme sur les marchés, ce qui est actuellement presque impossible ». Il estime par ailleurs que Deutsche Bank a « suffisamment de ressources pour se préparer à une crise ». Une étude de Credit Suisse, publiée en parallèle, indique que Deutsche Bank aurait besoin de 14 milliards d'euros de capitaux frais pour atteindre un ratio de fonds propres « durs » ou Core Tier One de 9 %, selon les modalités actuelles des stress tests de l'autorité bancaire européenne.

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