La scission des activités bancaires n'est pas une garantie

La séparation des activités de détail et celles de marchés ne protège pas autant que le pense le PS.
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Si, la finance a un visage. Celui, par exemple, de Frédéric Oudéa, patron de la Société Générale et de la Fédération bancaire française. Ou bien encore celui de Baudouin Prot, président de BNP Paribas. Deux hommes dont les traits ont dû se tendre en entendant François Hollande exposer « son idée » - laquelle date du Glass-Steagall Act américain de 1933 - de séparer les activités de détail des banques de celles de marché, afin de protéger les dépôts des épargnants des risques pris par les établissements financiers. Une scission dont les banques françaises, caractérisées par le modèle de banque universelle, ne veulent pas entendre parler. Au motif qu'il est impossible de servir la clientèle des entreprises sans combiner une offre de financement et une offre de marché. Et, qu'à l'heure où les États-Unis rebâtissent des banques géantes, l'Europe serait bien mal inspirée de diviser les siennes en deux.

La séparation entre activité de détail et activité de marché « est un voeu pieux. Même le Royaume-Uni n'est pas allé aussi loin », renchérit Damien Leurent, associé au sein du cabinet Deloitte. Une allusion au rapport Vickers, sur la base duquel le gouvernement britannique a récemment décidé d'obliger les banques à filialiser leur activité de détail, afin de continuer à assurer le financement de l'économie, même en cas de faillite de la partie banque d'investissement. Pour autant, il ne s'agit pas là de la séparation totale entre banque de détail et banque d'investissement, prônée par Jean Peyrelevade, l'ancien patron du Crédit Lyonnais, qui la considère comme le seul rempart à la contagion des risques entre les deux activités. Un modèle qui n'a pourtant pas fait ses preuves, si l'on en juge par les faillites retentissantes, en 2008, de l'américaine Lehman Brothers, un « pure player » de la banque d'investissement, et de la britannique Northern Rock, archétype de la banque de détail.

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