Commodes commodes

C'est le meuble le plus vendu, car le plus usuel, le plus pratique, le plus fréquent, de toute époque, de tout style, de tout format. A tous prix. La commode - d'où son nom - possède quatre pieds, un plateau et plusieurs tiroirs....

Longtemps, le meuble le plus usité a été le coffre que l'on installait partout et qui avait la faculté d'être facilement transportable. Puis vinrent le bahut fourre-tout à la Renaissance suivi de la table-armoire à tout faire chère à Mazarin. Et enfin du mobilier plus élégant adapté aux belles demeures. A la fin du XVIIème siècle apparaît en France un meuble à quatre pieds pour une meilleure stabilité, quelques tiroirs pour un rangement ordonné et un plateau supérieur pour un dépôt d'objets de décoration. C'est André Charles Boulle, ébéniste de Louis XIV, qui développe ce meuble passe-partout, lui donnant le nom de commode ou commodité (terme utilisé alors pour pratique) vers 1708. Vers 1740 la disparition du ressaut et surtout la suppression de la traverse médiane donne à ce meuble une surface homogène permettant des décors travaillés. Les ébénistes peuvent alors donner libre cours à la création...

Très apprécié car ... commode, le meuble traverse les pays et les siècles en s'adaptant aux styles d'alors, avec une façade droite puis cintrée puis galbée, aux angles droits ou arrondis, aux pans coupés, aux garnitures plus ou moins travaillées, aux formes mouvementées ou sobres, avec parfois un rappel antique ou une déclinaison plus moderne, le tout en bois plaqué, massif ou précieux avec ou pas des incrustations ou de la marqueterie, voire des panneaux peints ou des laques importées.

Bref, la commode suit la mode. Sous la Régence c'est l'arbalète qui domine, sous Louis XV elle devient laquée et décorée de porcelaine, passe au sobre à l"antique" avec Louis XVI et ses dessus en marbre veiné, se dore lors du Directoire, s'habille de bronze sous Napoléon III et de galuchat en art Déco. Versailles avait une prédilection pour le bois de rose, l'empereur aimait l'acajou, la bourgeoisie l'érable...

On trouve fréquemment des commodes dans les salles des ventes, une grosse dizaine généralement lors d'une vacation dédiée au mobilier classique, le plus souvent de style, parfois avec une implication régionale, rarement totalement d'époque (les restaurations doivent être signalées, ce qui n'est pas forcément le cas) et très occasionnellement avec une estampille d'origine. Les prix varient de quelques milliers d'euros à plusieurs millions.

La séance du 29 janvier à Drouot est placée sous la houlette du passionné expert en mobilier XVIIIème, Camille Burgi et comporte une douzaine de
commodes: on peut citer un exemplaire galbé à quatre tiroirs en placage de bois clair de l'époque Régence (estimation 12.000 euros), un autre plus petit de forme chantournée en placage de bois de rose marqueté à deux tiroirs ornementés de bronze ciselé estampillé Guignard, reçu maître en 1767 (7.000 euros), un modèle également scriban en acajou mouluré "à la bordelaise" du XVIIIème siècle (30.000 euros) ou un meuble de forme bombée à double ressaut central en marqueterie, époque transition (12.500 euros).

La vente propose également d'autres mobiliers de bon niveau, un bureau Mazarin en olivier de la première moitié du XVIIIème (18.000 euros), une paire de fauteuils cannés en bois sculpté époque Louis XV (12.000 euros), un lustre en bronze à 32 bras de lumière sur trois niveaux, travail hollandais du XVIIIème (18.000 euros) ou une paire de vases couverts de Chine, XVIIIème (40.000 euros), ainsi que quelques tableaux anciens (moyens et peu chers) en début de vacation.

- Le 29 janvier, Drouot Richelieu, salle 7, renseignements : www.auction.fr

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.