Festival des cannes

Témoin d'une élégance passée, cet accessoire de mode est aujourd'hui l'objet de collections très recherchées. Notamment les cannes à système, compliquées et celles d'agrément, raffinées. Les amateurs sont de plus en plus nombreux.
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Pour les Egyptiens et les Romains, la canne était un signe d'appartenance hierarchique, quand sous le régne de Louis XIV cet accessoire était un signe extérieur de richesse aboli par la Révolution . Mais la véritable période de gloire de cet outil déambulatoire reste le XIXème siècle, avec la démocratisation de la canne et de ses créations inventives. Ce sont d'ailleurs ces modèles qui sont aujourd'hui les plus recherchés, par des collectionneurs de plus en plus nombreux, notamment Américains et Japonais qui apprécient l'élégance de cet accessoire abandonné après la première guerre mondiale.

Il existe deux types de cannes. Les plus courantes sont celles d'agrément réalisées à la demande par des artisans. Le prix est déterminé par l'état général, par les matériaux utilisés sur les quatre éléments, le pommeau, la bague, le fût et la férule. Ainsi, la plupart des pommeaux sont en ivoire, souvent sculptés en forme d'animal, mais aussi en cristal, opaline, nacre, ambre, corne, parfois surmontés d'un diamant ou gainé d'écaille. Entre 150 et 2.000 euros pour les pièces les plus habituelles. Plus ingénieuses sont les cannes à système renfermant souvent des accessoires complexes. La fonction la plus banale était de receler un poignard ou une épée, mais on trouve aussi des cannes renfermant des jumelles, du parfum, une tabatière, un chapelet, un rasoir, un drapeau, une flasque de whisky, etc...

Certaines professions avaient leurs outils ainsi dissimulés : seringues et compresses pour les médecins, longue-vue pour les policiers, plumier-encrier pour les écrivains, flûte ou mini violon pour les musiciens, etc... De 250 à 5.000 euros pour la plupart des modèles. A noter qu'au début du siècle dernier, la Manufacture des armes et cycles de St Etienne proposait encore des cannes-épées dans son catalogue pour 20 francs : elles sont aujourd'hui cotées aux alentours de 1.500 euros.

Les cannes se collectionnent souvent par thème (celles de berger, rustiques mais sculptées avec soin sont "in" quand les érotiques aux pommeaux évocateurs sont "out") et sont alors présentées en fagot ou bouquets dans des porte-parapluies très décoratifs.

Le 24 mai, Piasa propose à Drouot 85 lots de cannes diverses, dont quelques "Milord" à pommeau en argent (de 100 à 400 euros), en ivoire sculpté (200 à 600 euros), d'art populaire en buis (350 à 500 euros), à poignée en équerre (de 150 à 350 euros), à système (de 250 à 800 euros). La vacation propose également nombre de tabatières anciennes (de 80 à 250 euros).

Le 24 mai, Drouot Richelieu, 14 h, renseignements: www.piasa-auction.fr

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