"Subprimes" à la française

Par Jean-Baptiste Jacquin, rédacteur en chef à La Tribune.

L'onde de choc de la crise américaine des subprimes est arrivée jusque dans l'Hexagone par le biais de la finance. Mais la France a ses propres victimes des subprimes, dans une tout autre proportion il est vrai. Jean-Claude Magendie, le premier président de la cour d'appel de Paris qui organise ces jours-ci un colloque sur "La justice face à la crise", évalue à 30 % en 2009 la hausse des contentieux du surendettement et des prud'hommes.

Selon le baromètre de la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés par des ménages a bondi de 18% au cours des neuf premiers mois de cette année. Avec un alourdissement de l'ardoise moyenne à plus de 41.000 euros par ménage touché. Des chiffres logiques au moment où le chômage s'alourdit. Mais des chiffres que les députés ne pourront pas ignorer au moment où ils débattent du projet de loi réformant le crédit à la consommation. Cette loi "Lagarde", déjà votée au Sénat avant l'été, arrive mercredi devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée.

Le débat parlementaire que les sociétés spécialisées dans le crédit à la consommation appréhendent devrait permettre de confronter tous les arguments. En particulier ceux touchant le crédit dit revolving. A en croire la Banque de France, ces crédits renouvelables sans échéance sont présents dans neuf dossiers de surendettement sur dix. Certes, comme le disait récemment Christine Lagarde, le crédit "revolving" "ne pose pas de problème quand il est bien utilisé". Mais il est manifestement mal utilisé dans un certain nombre de cas. Et le fait que le mot "revolving" soit plus couramment utilisé que le mot "subprime" n'est guère rassurant.

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