Le prix de la TNT

Par Jean-Baptiste Jacquin, rédacteur en chef à La Tribune.

Les points d'inflexion sont dans le monde des affaires des moments importants. La revente par le groupe Lagardère de la chaîne de télévision Virgin 17 à Vincent Bolloré en est un. Non que ce soit la première fois que deux groupes de médias se revendent une chaîne de la télévision numérique terrestre (TNT) gratuite. TF 1 le premier, avait décidé avant l'été de racheter deux de ces jeunes chaînes : TMC et NT1. Une opération pour laquelle le feu vert du CSA est attendue d'ici à la fin du mois.

Mais c'était un cas à part, puisqu'il concernait le numéro un du marché français de la télévision sur la défensive. Aujourd'hui, Bolloré double la mise dans la TNT. Après Direct 8, accueillie il y a cinq ans avec condescendance et sourires en coin par le PAF, le groupe s'offre une seconde chaîne. Et s'apprête à payer 70 millions d'euros une entreprise en pertes avec moins de 1% d'audience. Mais cette transaction révèle la dynamique des chaînes de la TNT.

Comme pour une oeuvre d'art, ce n'est pas forcément son prix d'achat dans une galerie qui lui donne une valeur de marché, car il y du coup de coeur et de l'irrationnel. Mais quand cette oeuvre est revendue, il y a bien un prix de marché. L'apparition de ce marché secondaire de la chaîne TNT confirme que les centaines de millions d'euros de pertes accumulées en cinq ans par ces jeunes pousses ont permis de construire des positions et donc de créer de la valeur. Il serait prématuré d'établir un bilan financier de cette aventure, mais le mouvement de concentration en cours devrait permettre d'accélérer le passage de ces télés au rang d'entreprises bénéficiaires.

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