La sagesse du jeune Agnelli

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

John Elkann, le petit-fils de Gianni Agnelli, n'a que 34 ans. Mais c'est déjà un sage. Porté mercredi à la présidence du groupe Fiat, il en a aussitôt... entériné la scission. Façon, sans doute pour le géant turinois, de préparer la fusion de la branche auto avec l'américain Chrysler, dont Fiat détient déjà 20 %. Voire d'anticiper un éventuel mariage à trois pour porter la production à plus de 6 millions de véhicules par an, la taille minimum selon Sergio Marchionne, l'administrateur délégué de Fiat, pour qu'un constructeur puisse survivre.

Mais, ce faisant, le jeune John Elkann ouvre aussi la voie à un désengagement familial. Il y a un an, l'héritier de la dynastie Agnelli avait brisé un tabou : il n'avait "pas exclu" que la famille renonce au contrôle du groupe. On le comprend.

Le pari de Sergio Marchionne est loin d'être gagné. Fiat, dont les résultats ont déçu au premier trimestre, prévoit une baisse de ses ventes de véhicules de 11,5% en 2010. Chrysler, qui continue à décliner outre-Atlantique, a perdu près de 4 milliards de dollars depuis sa sortie du dépôt de bilan en juin 2009.

À cette aune, les prévisions présentées mercredi pour les deux constructeurs semblent très volontaristes. Pour ne pas dire irréalistes. Renault et son président Carlos Ghosn savent combien il est difficile, dans cette industrie, de faire des plans à trois ou quatre ans. Quant aux autres activités (matériels agricoles CNH, poids lourds Iveco, etc.), bientôt réunies au sein de Fiat Industrial et cotées séparément, leur avenir ne paraît pas plus assuré. En 2003, la famille Agnelli avait dû céder des pans entiers de l'empire (l'assureur Toro, Fiat Avio ou, encore, La Rinascente...) pour sauver Fiat au bord de la faillite. John Elkann a décidé de ne pas revivre cela.

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Commentaires 3
à écrit le 25/02/2015 à 10:40
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Et bien, 5 ans se sont écoulés depuis que cet article a été publié. Force est de constater que Fiat est toujours vivant, et plus fort que jamais. 6 ème constructeur mondiavitures, second de poids lourds et de machines agricoles et travaux publics, pl...

à écrit le 24/04/2010 à 9:13
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Félicutation à la FIAT pour sa recherche technologique, qui fait des envieux dans le monde entier. Félicitation aussi pour son plan, qui ne peut qu'induire jalousie et méchanceté de la part de ses pseudos concurrents. Bravo aà la FIAT !

à écrit le 23/04/2010 à 5:53
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La Presse Française a une tradition solidement ancrée d'anticiper régulièrement la démise de FIAT en tant que constructeur automobile. Or FAIT a toujours démontré une capacité de rebond littéralement extraordinaire doublée d'une capacité d'innovation...

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